Verre, Ironie et Dieu
Traduit de l'anglais (Canada) par Claire Malroux
Troisième livre publié d’Anne Carson, Verre, Ironie et Dieu propose un ensemble de textes aux genres variés, tous traversés par une même perspective critique et féministe : récit en vers (mêlant une relecture des Hauts de Hurlevent à des scènes de vie quotidienne), poèmes théologico-philosophiques, reportage parodique, pseudo-guide de voyage, imitation d’un texte biblique, essai théorique… Dans « Le genre des sons » qui clôt le livre, Anne Carson s’interroge sur les valeurs morales prêtées traditionnellement aux sons, et particulièrement aux voix féminines si souvent décriées. Appuyée sur la lecture de textes antiques, l’analyse qu’elle y mène éclaire rétrospectivement tout le livre : « C’est en grande partie d’après les sons qu’émettent les gens que nous les jugeons sains d’esprit ou fous, masculins ou féminins, bons, mauvais, fiables, dépressifs, mariables, moribonds, susceptibles ou non de nous faire la guerre, à peine supérieurs à des animaux, inspirés par Dieu. »