Une abeille dans la pluie

Traduction de Adrien Roig.

Janvier 1989

192 pages

Ibériques

978-2-7143-0309-7

13.15 €

Une abeille dans la pluie, de Carlos de Oliveira, est l’un des meilleurs romans du néo-réalisme portugais. À une intrigue poignante, dans une nature sauvage, s’intègre la satire d’une aristocratie décadente et de la bourgeoisie rurale, ainsi que la dénonciation de préjugés sociaux traditionnels. Une suite de symboles : la pluie et l’abeille, l’hiver et le printemps, l’or et le soleil, l’étable et la nativité, l’orage et le diable, la mer et le sacrifice… et bien d’autres, se développent dans un style singulier que le traducteur s’est appliqué à conserver.

Pour conjurer la culpabilité qui le tenaille et la hantise de la mort qui l’habite, Alvaro Sylvestre, bourgeois veule et pathétique, livre un jeune cocher à la colère meurtrière d’un père outragé. Victime expiatoire, figure d’un érotisme triomphant et pour cela insupportable, le jeune homme sera sacrifié sur l’autel de l’hypocrisie et de la peur bourgeoise.

Patrick Kéchichian

Carlos de Oliveira

Né au Brésil en 1921, d’abord influencé par le courant néoréaliste, traducteur de Supervielle, Aragon, Éluard, Carlos de Oliveira a su transposer, dans ses romans et dans sa poésie, sa préoccupation sociale sur le plan plus élevé du mythe et du symbole.

Patrick Kéchichian, Le Monde En savoir plus.

Presse et librairies

Fable sociale ordonnée comme une tragédie antique, le roman de Carlos de Oliveira tisse un réseau serré de symboles, dans lequel chaque personnage est une image caricaturale du destin. La force poétique du récit naît de la conduite rigoureuse de la narration, à la fois épurée et complexe.

Patrick Kéchichian, Oliveira le tragique, Le Monde, 12 mai 1989

Carlos de Oliveira serait-il un disciple de Schopenhauer ? À lire (…) ’Une abeille dans la pluie’, on ne doute pas qu’il fasse partie de la race, si précieuse, des romanciers qui rivalisent de désillusions et de lucidité avec les moralistes.
Dieu est mort. Les apiculteurs se succèdent pour repeindre la ruche aux couleurs de l’espoir. Mais l’essaim est devenu fou. Les abeilles aveugles volettent entre quatre murs, se déchirent les ailes et se noient dans leur propre fiel. Carlos de Oliveira ne se donne pas la peine de rafraîchir la ruche : la pourriture a gagné l’intérieur, et le meilleur remède est d’y apporter le miel des sceptiques.

Linda Lê, Le fiel des abeilles, Le Quotidien de Paris, 24 mai 1989