Surréalisme
Traduction de Christian Manso.
Superrealismo (1929) appartient à la deuxième période de l’écrivain espagnol José Martinez Ruiz (il adopte le pseudonyme d’Azorín en 1904), marquée par sa découverte du surrréalisme français, fruit de l’intérêt constant qu’il témoigne à la culture et aux lettres françaises, arborant une “francophilie à toute épreuve”. La lecture du catalogue de l’édition française prouve assez que cet amour n’a pas été payé de retour : la publication de Surréalisme voudrait réparer cette injustice.
Écrit tout à la gloire du Levante, au moyen d’une syntaxe le plus souvent éclatée – procédé qui peut rappeler les fameuses dictées surréalistes –, ce livre essaie de rapporter l’aventure de la gestation littéraire. Mais à travers lui, c’est l’amour profond de l’auteur pour l’Espagne qui transparaît.
Presse et librairies
Il faut absolument découvrir ce texte hanté par une couleur grise qui s’estompe derrière les collines et traversé par le susurrement des torrents dans les joncs à l’ombre d’un château “velléitaire”. La traduction est sublime, cela mérite d’être signalé. Toujours à l’écoute d’une Espagne profonde qu’il décrit à travers les faits signifiants de la vie provinciale, Azorin crée un style dépouillé de toute rhétorique, de tout artifice, de toute accumulation.
Gérard de Cortanze, Les hantises d’Azorin, Le Qotidien de Paris, 26 avril 1989