Paysage avec des oiseaux jaunes

Traduction de Jacques Ancet.

Janvier 1960

144 pages

Ibériques

978-2-7143-0514-5

15.45 €

Gérard de Cortanze a fort bien défini l’écriture de José Ángel Valente (né à Orense, en Galice, en 1929) comme l’ « une des plus vastes et des plus profondes de la littérature contemporaine ». Paysage avec des oiseaux jaunes, son dernier recueil, a obtenu le « Prix National de la Poésie » en Espagne.

L’expérience extrême du comblement du vide de l’absence par un espace écrit incite Valente à soumettre le langage à une violence extrême qui conduit, inévitablement, à sa dissolution ou du moins aux confins du «  nommable  ». De ce lieu informe, de ce centre même du langage, comme de la nature ou d’un espace antérieur, jaillissent à la conscience les échos de cette connaissance qui s’acquière dans la désolation et le naufrage de la mémoire. Pas la parole, ni même le silence. Le langage se dissout puisque plus aucun sujet ne le soutient, car même si le chanteur n’apparaît pas, il est déjà présage de l’aurore, transparence absolue de la proximité – du plus profond du désespoir, l’intensité de sa voix nous illumine. Parce qu’elle éveille en nous la beauté fugitive de vivre, elle nous donne le désir d’être. Ici et maintenant. Dans le présent de ces fragments, de ces bribes intermittentes qui témoignent que, même dans la déréliction la plus totale, dans le néant de la douleur, parler reste toujours une naissance.

José Ángel Valente

Licencié en philosophie romane, José Ángel Valente a enseigné rendant quelques années à l’Université d’Oxford. De 1958 à 1980 il a vécu à Genève. Il partage aujourd’hui sa vie entre Almería, Genève et Paris. Son premier recueil obtient le prix Adonaïs en 1955. En 1994, il reçoit le Prix national de poésie.

« Il appartient par son âge à ce qu’il est convenu d’appeler la génération de l’après-guerre civile – la troisième, pour être précis ; autrement dit cette génération de poètes qui publient leurs premiers livres dans les année 50 au moment où naissent les "novisimos », les « tout nouveaux”, qui arrivent à maturité aujourd’hui. C’est dire sa position charnière dans le panorama de la poésie espagnole de ce siècle. » Jacques Ancet, Le nouveau dictionnaires des auteurs, Robert Laffont, 1994.

« Situé au carrefour de la philosophie et de l’histoire, de la poésie et de la prose, très à l’écoute des voies ouvertes par la musique et la peinture, l’écriture de José Ángel Valente est une des plus vastes et des plus profondes de la littérature estpagnole contemporaine. » (G. de Cortanze)

« José Ángel Valente, un des grands poètes du siècle, mystique, mystique de l’immanence, héritier de la tradition espagnole, nous conduit en ces chemins de l’indicible, il nous rapproche du vide, du rien (…), il ouvre ces chambres d’une interminable clarté voilée. » (Gaspard Hons, Espace de Libertés, N°205, novembre 1992)

« Suivre l’itininéraire de Valente est d’autant plus important que son œuvre est unitaire, les essais enrichissant la vision poétique sans jamais lui conférer le dangereux statut d’illustration au service d’une théorie, si belle soit-elle ». (Laurence Breysse-Chanet, Une lointaine lumière d’aube, La Quinzaine littéraire, 1/15 mai 1997) En savoir plus.

Presse et librairies

Ce quatrième recueil de textes publié en édition bilingue chez José Corti exprime une fois encore tout le talent du poète, et de son traducteur français, un talent fait de rigueur, de maîtrise pudique de la langue.

Juan Marey, Europe, mars 1995

[…] Sans doute l’œuvre la plus intime, la plus dépouillée, la plus poignante que Valente nous ait offerte.

Ramon Chao, Le Monde, 3 janvier 1997