Paysage avec des oiseaux jaunes
Traduction de Jacques Ancet.
Gérard de Cortanze a fort bien défini l’écriture de José Ángel Valente (né à Orense, en Galice, en 1929) comme l’ « une des plus vastes et des plus profondes de la littérature contemporaine ». Paysage avec des oiseaux jaunes, son dernier recueil, a obtenu le « Prix National de la Poésie » en Espagne.
L’expérience extrême du comblement du vide de l’absence par un espace écrit incite Valente à soumettre le langage à une violence extrême qui conduit, inévitablement, à sa dissolution ou du moins aux confins du « nommable ». De ce lieu informe, de ce centre même du langage, comme de la nature ou d’un espace antérieur, jaillissent à la conscience les échos de cette connaissance qui s’acquière dans la désolation et le naufrage de la mémoire. Pas la parole, ni même le silence. Le langage se dissout puisque plus aucun sujet ne le soutient, car même si le chanteur n’apparaît pas, il est déjà présage de l’aurore, transparence absolue de la proximité – du plus profond du désespoir, l’intensité de sa voix nous illumine. Parce qu’elle éveille en nous la beauté fugitive de vivre, elle nous donne le désir d’être. Ici et maintenant. Dans le présent de ces fragments, de ces bribes intermittentes qui témoignent que, même dans la déréliction la plus totale, dans le néant de la douleur, parler reste toujours une naissance.
Presse et librairies
Ce quatrième recueil de textes publié en édition bilingue chez José Corti exprime une fois encore tout le talent du poète, et de son traducteur français, un talent fait de rigueur, de maîtrise pudique de la langue.
Juan Marey, Europe, mars 1995[…] Sans doute l’œuvre la plus intime, la plus dépouillée, la plus poignante que Valente nous ait offerte.
Ramon Chao, Le Monde, 3 janvier 1997