La fin de l’âge d’argent
Traduction de Jacques Ancet.
Composé de textes se partageant entre le conte bref et le poème en prose, La Fin de l’Âge d’argent, publié en Espagne en 1973, est un livre clé dans l’œuvre de José Angel Valente. C’est d’abord le livre de la résistance : aux pouvoirs de tous bords, à leur agression institutionnalisée ; à cet « Âge d’Argent » dont Hésiode nous dit qu’il fut celui de la démesure et de la violence. Les lieux, les temps, les cultures se confondent, les têtes de l’hydre repoussant toujours et de partout : Inquisitions ou maccartysme, stalinisme ou fascisme, dont ce franquisme triomphant qui marqua profondément l’enfance et l’adolescence de l’auteur. C’est ensuite, pour Valente, le livre de la « fin » d’une époque et l’ouverture à une pensée poétique qui fait de l’accès au non-visible, au non-dicible, le fondement d’une expérience radicale de l’écriture.
À travers les sagesses orientales, la Cabale, les textes des grands spirituels européens et d’abord espagnols, bien sûr, Valente rejoint une tradition où confluent poésie et mystique. La violence de ces pages où sarcasme, dérision, fantasme, cauchemar, sont les outils de la transgression, font de La Fin de l’Âge d’Argent le terreau de toute l’œuvre récente : de la destruction comme fondation.
Presse et librairies
Ces contes et ces poèmes en prose, d’une extrême concision, font mouche à tous coups et pulvérisent par leur belle sauvagerie les sensibilités par trop délicates.
BCLF, août-septembre 1992