Fragments d’un livre futur

Traduction de Jacques Ancet.

Janvier 2002

216 pages

Ibériques

978-2-7143-0772-9

17.75 €

« Je n’ai pas le cœur, aujourd’hui, d’écrire une préface de plus sur ce que tu as explicitement conçu non comme un livre, avec tout ce que ce projet comporte de préméditation, mais comme un journal, de ce temps que tu regardais t’emporter, t’illuminer parfois, te détruire surtout, et qui ne devait s’achever qu’avec ta mort. Vie et œuvre s’y rejoignent ainsi dans leur indistinction même et c’est pourquoi, plus que tous les autres peut-être, ce dernier livre me touche tant. Comment dire la mélancolie profonde de mettre une fois encore tes mots dans ma bouche et de savoir que c’est à jamais la dernière ? De retrouver une dernière fois ces images (la fenêtre, l’automne, le crépuscule), ces obsessions (la dissolution, le vide, le néant), ces morts plus présents que tant de vivants (Hölderlin, Celan, Cernuda, Giordano Bruno…) et ce fantôme surtout, qui ne cesse, jusqu’à la fin de te hanter : celui d’Antonio, ton fils, dont la mort, parce que tu ne pouvais pas t’y résoudre, t’entraîna vers la tienne. Car comment accepter cela? La mort d’un fils, cette part la plus vivante, la plus jeune, qui s’en va, vous précède, vous appelle ? »

Jacques Ancet

José Ángel Valente

Licencié en philosophie romane, José Ángel Valente a enseigné rendant quelques années à l’Université d’Oxford. De 1958 à 1980 il a vécu à Genève. Il partage aujourd’hui sa vie entre Almería, Genève et Paris. Son premier recueil obtient le prix Adonaïs en 1955. En 1994, il reçoit le Prix national de poésie.

« Il appartient par son âge à ce qu’il est convenu d’appeler la génération de l’après-guerre civile – la troisième, pour être précis ; autrement dit cette génération de poètes qui publient leurs premiers livres dans les année 50 au moment où naissent les "novisimos », les « tout nouveaux”, qui arrivent à maturité aujourd’hui. C’est dire sa position charnière dans le panorama de la poésie espagnole de ce siècle. » Jacques Ancet, Le nouveau dictionnaires des auteurs, Robert Laffont, 1994.

« Situé au carrefour de la philosophie et de l’histoire, de la poésie et de la prose, très à l’écoute des voies ouvertes par la musique et la peinture, l’écriture de José Ángel Valente est une des plus vastes et des plus profondes de la littérature estpagnole contemporaine. » (G. de Cortanze)

« José Ángel Valente, un des grands poètes du siècle, mystique, mystique de l’immanence, héritier de la tradition espagnole, nous conduit en ces chemins de l’indicible, il nous rapproche du vide, du rien (…), il ouvre ces chambres d’une interminable clarté voilée. » (Gaspard Hons, Espace de Libertés, N°205, novembre 1992)

« Suivre l’itininéraire de Valente est d’autant plus important que son œuvre est unitaire, les essais enrichissant la vision poétique sans jamais lui conférer le dangereux statut d’illustration au service d’une théorie, si belle soit-elle ». (Laurence Breysse-Chanet, Une lointaine lumière d’aube, La Quinzaine littéraire, 1/15 mai 1997) En savoir plus.

Presse et librairies

Fragments d’un livre futur nous confronte aux éclats d’un réel ouvert sur le manque et le silence. Face à l’obscure avancée des ombres, l’ultime défi de José Angel Valente (1929-2000).

Richard Blin, Le Matricule des Anges, juin-août 2002

Les vers sont simples, souvent brefs. Ils résonnent du silence qui s’est installé et va tout emporter.

Philippe Lançon, Cassant comme du vers, Libération, 06 juin 2002