Nature, berce-le

Culture et trauma

Janvier 2023

176 pages

Biophilia

978-2-7143-1285-3

20 €

Pourquoi nos lieux de culture n’ont-ils pas la culture des lieux ? Pourquoi, les pieds sur terre, nous sommes dans la lune ?

Confrontant la pensée et l’action de Malraux aux souvenirs fragmentaires d’un traumatisme infantile, Nature, berce-le défend l’hypothèse que la culture occidentale offre tous les caractères d’une formation de défense. Érigée contre la vie en tant que milieu et pulsion, cette culture vide les lieux. Elle fragilise nos inscriptions, détruit nos appartenances. Saisie dans l’hallucination du « musée imaginaire », son tableau clinique est post-traumatique : intellectualisation excessive, sacrifice du vivant au profit de la connaissance, sécurisation maniaque de la relation au monde.

Si la crainte de l’effondrement nous travaille avec tant de force, c’est que cette crainte cache une attirance : quelque chose en nous veut savoir quel afflux d’énergie vitale libèrerait la chute des fortifications qui blindent notre absence aux corps et aux lieux que nous habitons.

Après son remarqué Valet noir dans la même collection, Jean-Christophe Cavallin poursuit sa réflexion « vers une écologie du récit ».

Jean-Christophe Cavallin

Jean-Christophe Cavallin, ancien élève de la rue d’Ulm, enseigne à l’Université d’Aix-Marseille, où il est responsable du master « écopoétique et création ». En savoir plus.

Presse et librairies

S’il s’agit pour l’auteur de poser la nécessité d’un lieu et d’un habiter, d’affirmer la reconnaissance du local, il faut aussi poser que ce lieu, cet habiter, sont non pas à retrouver mais à créer, à construire, qu’aucun lieu n’est a priori supérieur aux autres, n’est à privilégier, qu’aucun habiter, qu’aucune culture ne vaut plus qu’une autre culture, qu’une autre façon d’habiter le monde et d’être vivant dans le monde – à condition, bien sûr, que tel mode d’habitation, que telle culture, permettent effectivement d’être et de vivre dans le monde.

Jean-Philippe Cazier, Diacritik, 5 janvier 2023

À travers l’expérience d’un jeune garçon, le deuxième essai de Jean-Christophe Cavallin, Nature, berce le, tisse l’expérience traumatique la plus singulière aux expériences collectives en cours. La conscience de l’anthropocène surgirait le plus souvent d’une blessure intime ou d’une tragédie personnelle, qui fait éprouver dans la catastrophe qui vient l’expression déplacée d’un effondrement vécu.

Laurent Demanze, AOC, 10 février 2023