Valet noir

Vers une écologie du récit

Janvier 2021

306 pages

Biophilia

978-2-7143-1253-2

21 €

C’est aux abords de la nuit que les hommes racontent des histoires. Des Guayaki de Pierre Clastres au chanvreur de George Sand et de Shéhérazade aux parents d’aujourd’hui, il existe un lien atavique entre l’usage du récit et la peur d’un univers livré aux puissances nocturnes. Ou plutôt : il existait. La domestication du monde a fini par dispenser l’imagination des hommes d’opérer la catharsis de l’effroi des lieux qu’ils habitent. Affranchie de son ancien rôle, la littérature ne célèbre plus que son propre office.

Mais voilà que le monde change. Voilà qu’un nouveau contexte – hostile, inhospitalier – fissure nos systèmes de climatisation. Les désordres climatiques nous remplissent de terreur, l’agonie de la vie sauvage nous accable de pitié. Nous pleurons pour la planète et tremblons pour le futur. Ce nouveau sentiment tragique invite la littérature à sortir de sa réserve et à reprendre du service. Court-circuiter le réel n’est plus une solution. Licencier l’imaginaire n’est plus une solution. La hantise du contexte travaille de nouveau sous le plaisir du texte. L’économie de la fiction se réouvre aux cycles longs d’une écologie du récit.

Jean-Christophe Cavallin

Jean-Christophe Cavallin, ancien élève de la rue d’Ulm, enseigne à l’Université d’Aix-Marseille, où il est responsable du master « écopoétique et création ». En savoir plus.

Presse et librairies

(…) Ainsi s’explique le petit miracle de Valet noir, qui rend l’histoire de ce chien errant aussi prenante que celle de son maître occasionnel. Une photographie prise par surprise, la découverte finale de ses maîtres : voici que vous saisissez enfin le sens de cette fiction réciproque mais bien réelle que l’homme et le chien furent, un été durant, l’un pour l’autre. Ulysse revenu à Ithaque fut d’abord reconnu par son chien : ces deux essais nous invitent à faire preuve d’une même capacité d’attention en retour. (…)

Jean-Louis Jeannelle, Le Monde des livres, 25 juin 2021

L’écologie du récit est, de fait, une écologie de l’imaginaire : il s’agit de renouer avec des savoirs archaïques, une présence au monde non rationnelle, des rituels, ce que Starhawk nomme un empowerment.

Christine Marcandier, entretien avec Jean-Christophe Cavallin, Diacritik, 3 mai 2021

Manifeste d’écopoétique. Dans « Valet noir, vers une écologie du récit », Jean-Christophe Cavallin enjoint la littérature à sortir de son « exil inutile » et à effectuer une révolution copernicienne pour remettre l’environnement au centre du récit et de la critique littéraire.

Judith Housez, Les Échos, 7 juillet 2021 — Source

Un livre énergique.
Cécile Boulaire, Album ’50’, 10 août 2021

Cécile Boulaire, Album ‹ 50 ›, 10 août 2021 — Source