Larva

Traduction de Julián Ríos et Denis Fernandez-Récatala.

Janvier 1995

600 pages

Ibériques

978-2-7143-0543-5

27.85 €

Avec Larva, Babel pour une nuit de la Saint-Jean, il s’agit, à coup sûr, de l’opus magnum de Julián Ríos, né en Galice en 1941. Il compte la bagatelle de 600 pages et propose cinq niveaux d’approche. Au moyen de cette structure éclatée le livre raconte, à travers le Londres de ces dernières années, les experditions de deux amants se prenant pour des personnages de romans et tentant de se mettre dans la peau de leurs doubles, Babelle et Milalias, qu’ils ont inventés pour prolonger leur vie dans la fiction et vice-versa.

Espagnol et universel : c’est l’un des prodiges du livre. Ainsi les Mille et une nuits de tous les séducteurs et de toutes les amantes se trouvent condensées en une seule, celle de la Saint-Jean-bouche-d’or, au nom prédestiné, lors d’une soirée de carnaval masqué dans une villa au bord de la Tamise. Cette sorte de partouze pour tous, orchestrée par le terrorythme d’un inquiétant groupe de rock, voit défiler bien des héros et des mythes de la littérature, incarnés par toute une faune venue du Londres cosmopolite des exilés et des marginaux. La tour de Babel, c’est la tour de Londres et sa Cour des miracles.

Tous les âges, sexes, races, artistes ratés ou non, pique-assiettes à l’affût, paumés de l’alcoolisme ou de la religion, fous et maniaques, obsédés ou profiteurs de la fornication et de la drogue sont présents.

Il fallait que la langue rendît ce grouillement, cette confusion, ces pans d’ombre et de feu, ce découpage au flash, ce corso de fantasmes. Seul un Merlinguiste enchanteur tel que Ríos pouvait atteindre à ce sommet de carnavalisation et de cannibalisation érotique et culturelle.

Au moment de la sortie très attendue de Larva en Espagne, Libération saluait « L’une des grandes aventures postmodernes de l’écriture. une langue castillane haute comme une tour de Babel. » Et à la question « Pourquoi écrivez-vous ? », posée par le même journal à des écrivains du monde entier, Ríos répondait : « Pour moi, écrire, c’est escrivivir. Je crois que ce mot-valise qui contient et fusionne écrire (escribir) et vivre (vivir), et qui a été inventé par le personnage principal de mon roman Larva, permet de donner une explication personnelle de ma raison d’écrire. Ce qui est sûr, c’est qu’écrire est pour moi un art de vivre, plus vrai que nature, une manière de vivre plus intensément. »

Julián Ríos

Voici l’un des très grands écrivains contemporains de langue espagnole.

Julián Ríos (Galice, 1941) dirige des collections littéraires, appartient au conseil de rédaction de plusieurs revues et collabore, comme narrateur et essayiste, à de nombreuses publications européennes et américaines. D’abord salué par ses pairs, Octavio Páz, Carlos Fuentes, Juan Goytisolo, G. Gabrera Infante…, il est désormais reconnu internationalement. La très vénérable Encyclopaedia Britannica le définit déjà comme un classique postmoderne : “Sans doute la prose espagnole la plus tumultueusement originale du siècle”. Par l’audace, l’ambition et la diversité de sa démarche, “Ríos Grande”, comme le nommait The Guardian de Londres, se rapproche en effet moins de ses contemporains espagnols que de certains glorieux prédécesseurs : la trinité fondatrice qu’il revendique, Rabelais, Cervantès, Sterne, ainsi que d’autres grands joueurs de notre modernité, Pound, Pessoa, Calvino, Schmidt, Pérec ou Joyce dont il est un grand connaisseur.

Romancier, essayiste et critique d’art, Julián Ríos s’est d’abord fait connaître en 1973 par Solo a dos voces, cosigné avec Octavio Paz (traduit chez Ramsay en 1991). À partir de cette date, il a travaillé à son roman-fleuve ou “novela-ríos”, Larva, un cycle de fictions autonomes bien que communicantes. La sortie du premier titre du cycle, Larva, Babel d’une nuit de la Saint-Jean (1984), un volumineux volume de 600 pages, constitua un événement majeur salué par de grands écrivains de différents pays et reconnu par la critique internationale, depuis El País, de Madrid (“L’entreprise narrative la plus explosive, démesurée et ambitieuse des dernières décades”) ou Quimera, de Barcelone (“Exploit narratif et linguistique qui découvre de nouveaux territoires à la langue espagnole”) jusqu’au Frankfurter Algemeine Zeitung (“Année après année,  Julián Ríos construit un roman monumental, Larva, seulement comparable dans son ambition à l’œuvre de James Joyce.”) ; depuis The Observer, de Londres (“Un étonnant hommage à ses semblables, Rabelais, Sterne et spécialement Joyce.”) ou le Japan Times, de Tokyo (“Le plus grand événement culturel de l’ère postfranquiste.”) jusqu’au Choice, de New York (“Ríos prolonge les techniques narratives des Mille et une nuits, Laurence Sterne, James Joyce”), et d’autres publications américaines qui ont salué la traduction de Larva. À cette occasion, The San Francisco Chronicle écrit : “L’un des livres les plus splendides et intelligemment novateurs depuis que Leopold Bloom vagabonda dans les rues de Dublin, une pomme de terre dans la poche.”

Au moment de la sortie très attendue de Larva en Espagne, Libération reconnaissait : “L’une des grandes aventures postmodernes de l’écriture. Une langue castillane haute comme une tour de Babel.” Et à la question “Pourquoi écrivez-vous ?, posée par le même journal à des écrivains du monde entier, Ríos répondait : “Pour moi, écrire, c’est escrivivir. Je crois que ce mot-valise qui contient et fusionne écrire (escribir) et vivre (vivir), et qui a été inventé par le personnage principal de mon roman Larva, permet de donner une explication personnelle de ma raison d’écrire. Ce qui est sûr, c’est qu’écrire est pour moi un art de vivre, plus vrai que nature, une manière de vivre plus intensément.”

Depuis lors, cet illusionniste des mots a multiplié les défis. Son œuvre protéique forme des cycles empruntant chacun des chemins très différents. Chez lui alternent en effet œuvres de pure fiction et de critique-fiction, ou encore “romans peints”. La complicité créatrice qu’il entretient avec des peintres de diverses nationalités (Roy Lichtenstein, Antonio Saura, Eduardo Arroyo, R.B. Kitaj…) s’est faite verbe et  images, dans plusieurs œuvres, dont Ulysse illustré (1991) réalisé en collaboration avec le peintre Eduardo Arroyo. Nous proposons de découvrir en 1994 Poundemonium et Chapeaux pour Alice, en 1995 Larva et La vie sexuelle des mots, en 1996 Album de Babel, puis en 1998 Monstruaire et Portraits d’Antonio Saura.

Comme le soulignait Jean-Gabriel Cosculluela dans La Main de Singe : “Avec Julián Ríos, le territoire de la langue n’est plus sourd aux autres langues ; son écriture, d’une extrême intensité, propose une mosaïque de mots cassants la solitude et les limites de la langue, une mise en jeu totale où de part en part la prodigieuse intelligence du texte est traversée par un rire où résonnent ceux de Joyce, Guimarães Rosa et Arno Schmidt. Sans pour autant jamais renoncer à la narration, à l’exemple de Calvino.” Et l’auteur précisait récemment dans une interview : “Ma contrainte majeure, c’est l’histoire que je dois raconter. Je préfère sacrifier n’importe quel jeu de mots : l’histoire ne doit jamais se perdre, même sous sa forme anecdotique. Celle-ci doit toujours tenir sous l’explosion verbale. C’est pourquoi il faut, comme une écuyère, chevaucher deux chevaux à la fois, le cheval de l’anecdote, de l’histoire qui doit courir à travers les pages, et le cheval de la langue, qui fait avancer l’histoire.” En savoir plus.

Julián Ríos

Voici l’un des très grands écrivains contemporains de langue espagnole.

Julián Ríos (Galice, 1941) dirige des collections littéraires, appartient au conseil de rédaction de plusieurs revues et collabore, comme narrateur et essayiste, à de nombreuses publications européennes et américaines. D’abord salué par ses pairs, Octavio Páz, Carlos Fuentes, Juan Goytisolo, G. Gabrera Infante…, il est désormais reconnu internationalement. La très vénérable Encyclopaedia Britannica le définit déjà comme un classique postmoderne : “Sans doute la prose espagnole la plus tumultueusement originale du siècle”. Par l’audace, l’ambition et la diversité de sa démarche, “Ríos Grande”, comme le nommait The Guardian de Londres, se rapproche en effet moins de ses contemporains espagnols que de certains glorieux prédécesseurs : la trinité fondatrice qu’il revendique, Rabelais, Cervantès, Sterne, ainsi que d’autres grands joueurs de notre modernité, Pound, Pessoa, Calvino, Schmidt, Pérec ou Joyce dont il est un grand connaisseur.

Romancier, essayiste et critique d’art, Julián Ríos s’est d’abord fait connaître en 1973 par Solo a dos voces, cosigné avec Octavio Paz (traduit chez Ramsay en 1991). À partir de cette date, il a travaillé à son roman-fleuve ou “novela-ríos”, Larva, un cycle de fictions autonomes bien que communicantes. La sortie du premier titre du cycle, Larva, Babel d’une nuit de la Saint-Jean (1984), un volumineux volume de 600 pages, constitua un événement majeur salué par de grands écrivains de différents pays et reconnu par la critique internationale, depuis El País, de Madrid (“L’entreprise narrative la plus explosive, démesurée et ambitieuse des dernières décades”) ou Quimera, de Barcelone (“Exploit narratif et linguistique qui découvre de nouveaux territoires à la langue espagnole”) jusqu’au Frankfurter Algemeine Zeitung (“Année après année,  Julián Ríos construit un roman monumental, Larva, seulement comparable dans son ambition à l’œuvre de James Joyce.”) ; depuis The Observer, de Londres (“Un étonnant hommage à ses semblables, Rabelais, Sterne et spécialement Joyce.”) ou le Japan Times, de Tokyo (“Le plus grand événement culturel de l’ère postfranquiste.”) jusqu’au Choice, de New York (“Ríos prolonge les techniques narratives des Mille et une nuits, Laurence Sterne, James Joyce”), et d’autres publications américaines qui ont salué la traduction de Larva. À cette occasion, The San Francisco Chronicle écrit : “L’un des livres les plus splendides et intelligemment novateurs depuis que Leopold Bloom vagabonda dans les rues de Dublin, une pomme de terre dans la poche.”

Au moment de la sortie très attendue de Larva en Espagne, Libération reconnaissait : “L’une des grandes aventures postmodernes de l’écriture. Une langue castillane haute comme une tour de Babel.” Et à la question “Pourquoi écrivez-vous ?, posée par le même journal à des écrivains du monde entier, Ríos répondait : “Pour moi, écrire, c’est escrivivir. Je crois que ce mot-valise qui contient et fusionne écrire (escribir) et vivre (vivir), et qui a été inventé par le personnage principal de mon roman Larva, permet de donner une explication personnelle de ma raison d’écrire. Ce qui est sûr, c’est qu’écrire est pour moi un art de vivre, plus vrai que nature, une manière de vivre plus intensément.”

Depuis lors, cet illusionniste des mots a multiplié les défis. Son œuvre protéique forme des cycles empruntant chacun des chemins très différents. Chez lui alternent en effet œuvres de pure fiction et de critique-fiction, ou encore “romans peints”. La complicité créatrice qu’il entretient avec des peintres de diverses nationalités (Roy Lichtenstein, Antonio Saura, Eduardo Arroyo, R.B. Kitaj…) s’est faite verbe et  images, dans plusieurs œuvres, dont Ulysse illustré (1991) réalisé en collaboration avec le peintre Eduardo Arroyo. Nous proposons de découvrir en 1994 Poundemonium et Chapeaux pour Alice, en 1995 Larva et La vie sexuelle des mots, en 1996 Album de Babel, puis en 1998 Monstruaire et Portraits d’Antonio Saura.

Comme le soulignait Jean-Gabriel Cosculluela dans La Main de Singe : “Avec Julián Ríos, le territoire de la langue n’est plus sourd aux autres langues ; son écriture, d’une extrême intensité, propose une mosaïque de mots cassants la solitude et les limites de la langue, une mise en jeu totale où de part en part la prodigieuse intelligence du texte est traversée par un rire où résonnent ceux de Joyce, Guimarães Rosa et Arno Schmidt. Sans pour autant jamais renoncer à la narration, à l’exemple de Calvino.” Et l’auteur précisait récemment dans une interview : “Ma contrainte majeure, c’est l’histoire que je dois raconter. Je préfère sacrifier n’importe quel jeu de mots : l’histoire ne doit jamais se perdre, même sous sa forme anecdotique. Celle-ci doit toujours tenir sous l’explosion verbale. C’est pourquoi il faut, comme une écuyère, chevaucher deux chevaux à la fois, le cheval de l’anecdote, de l’histoire qui doit courir à travers les pages, et le cheval de la langue, qui fait avancer l’histoire.” En savoir plus.

Presse et librairies

Julián Ríos est l’écrivain le plus inventif et le plus créatif de la langue castillane.

Carlos Fuentes

Les textes de Julián Ríos sont très importants, ils sont une assimilation des traditions les plus radicales.

Octavio Paz

Larva est l’un des dix meilleures romans écrits en espagnol depuis 1939.

Severo Sarduy

Sans doute la prose espagnole la plus tumultueusement originale du siècle.

Encyclopaedia Britannica

[…] Pouvait-on traduire Larva, cette explosion verbale, sans la trahir ? Fallait-il donner une nouvelle chance à ce texte dans une autre langue ? Denis Fernandez-Recatala a été loyal envers l’auteur, mais élastique. Il a su préserver le tissu des jeux de mots tout en francisant la flamboyante qualité de la prose originale. Certes il a pu s’appuyer sur Julián Ríos, mais son tour de force appelle l’admiration pour l’immensité du travail, le savoir mis en jeu, les innombrables trouvailles de style.


Ramon Chao, La « Liberature » de Julián Ríos, Le Monde, 15 juillet 1995.

Ainsi vous avez passé les vingt années requises sur Finnegans Wake ? […] Mais à présent vous vous demandez quels sont les bois frais de la nouvelle fiction, les écrivains dignes de votre détermination, les romans où vous exercer ? Lecteur héroïque, le cycle romanesque de Larva est fait pour vous.

The Washington Post