Fredrika au paradis

Traduction de Bernard Michel.

Janvier 2001

448 pages

Ibériques

978-2-7143-0754-5

21.65 €

René Vázquez Diáz s’inspire de la figure réelle de Fredrika Bremer (1801–1865), romancière de renom qui eut un grand rôle en Suède, tant littérairement que politiquement, et fut très populaire notamment par ses prises de position dans la lutte féministe naissante. À partir d’un voyage réel qu’elle fit aux États-Unis et à Cuba, Vázquez Diáz confronte cette personnalité puissante à un monde plein de contradictions et d’injustices.

Au contraire d’un Voltaire qui, dans Micromégas, se place volontairement dans un monde imaginaire pour construire un conte philosophique, Vázquez Diáz utilise des éléments bien souvent historiques pour créer un véritable univers romanesque qui éclaire le destin de personnages singuliers comme de Cuba. Le gouvernement colonial espagnol sent bien que l’île risque de lui échapper et réprime toute tentative de libération. La tentation de chercher dans le grand voisin du Nord un allié divise les révolutionnaires.

Que Fredrika Bremer ait ou non croisé Narciso Lopèz, le précurseur de l’indépendance cubaine, Sauvalle, rebelle né, un esclave noir à l’intelligence rare, R. W. Emerson, le grand poète américain, ou l’Évêque lubrique Tegnér, nous importent peu ; ce qui nous fascine, c’est l’aventure d’une femme, pleine de passion et de sensibilité, qui observe et décrit magnifiquement la fin d’un monde où déjà sont présentes les contradictions futures (à l’impérialisme espagnol succédera la volonté de puissance des États-Unis, à l’esclavagisme une autre forme de domination).

Après L’Île du Cundeamor (1997) et L’Ère imaginaire (1999), René Vázquez Diáz nous surprend une nouvelle fois par son souffle romanesque – rare sous nos latitudes.

René Vázquez Díaz

René Vázquez Díaz est écrivain, traducteur et journaliste. Il est né en 1952 à Caibarién, Cuba. Envoyé par l’État cubain en Pologne pour y suivre des études d’ingénieur, il s’installe définitivement, dès 1975, à Malmö en Suède. Cubain de l’exil, de l’extérieur comme l’on dit sur l’île, il entreprend une démarche néanmoins originale face à la réalité passionnée et complexe de Cuba. En 1994, sur son initiative, il organise à Stockholm dans le cadre du Centre International Olof Palme, la première rencontre entre Cubains de l’Île et Cubains de l’exil, à laquelle participent des écrivains de renom tels que Miguel Barnet, Heberto Padilla et Jesus Diaz.

Son œuvre incontestablement la plus connue est L’Île du Cundeamor, accueillie avec enthousiasme par l’ensemble de la presse espagnole et publiée en 1993. En savoir plus.