Exilia

Traduction de Bernard Michel.

Janvier 2004

192 pages

Ibériques

978-2-7143-0848-1

18.25 €

Ce livre est semblable à une île cernée par la nostalgie. Dans ces cinq récits unis par leur tension interne et leur trame argumentive, « le gamin amoureux » de ces pages est un authentique raconteur d’histoires tendres, violentes et déconcertantes. Il est aussi, parfois, un protagoniste ou un mystérieux personnage sans nom.

Qui est Restituto, ce gamin qui tout jeune pratique la vivisection sur nombre d’animaux et devient un chirurgien dévoué sur les champs de bataille angolais, mais qui perd le combat le plus dangereux de sa vie contre (et en même temps pour) une femme qui l’aime sans qu’il le mérite.

Dans « La Saxophoniste » le gamin narrateur perd à jamais sa première fiancée qui s’en va à Miami. Ses lèvres sont pour lui une île avec ses deltas, ses dunes, ses criques et ses coraux. Cette bouche émigrée a emporté avec elle la transparence du littoral de l’Île de Cuba. Que se passera-t-il lorsque ces lèvres regrettées se mettront à parler anglais de l’autre côté du Détroit de Floride ?

Qui est l’évanescente et passionnée Exilia et qui est le jeune étranger qui retourne à Cuba sur les traces de son père ? Quelle relation souterraine conserve ce père mort dans un lointain et froid pays, avec le « gamin amoureux » et avec la vie de René Vázquez Diaz ?

Que signifie le côté d’ici et le côté de là-bas, sinon la lente décomposition de la conscience au fur et à mesure que s’égarent la réalité et les rêves ? Exilia est peut-être le pouvoir ensorcelant de la rupture et de la nostalgie, une image des heurts de l’Histoire et de l’amour telle une hallucination qui assaillit l’homme de toutes parts.

Exilia est l’altération que le temps et l’imagination imposent à ce que nous nommons « réalité » : pourquoi notre vie et notre moi coïncident-ils si rarement ?

René Vázquez Díaz

René Vázquez Díaz est écrivain, traducteur et journaliste. Il est né en 1952 à Caibarién, Cuba. Envoyé par l’État cubain en Pologne pour y suivre des études d’ingénieur, il s’installe définitivement, dès 1975, à Malmö en Suède. Cubain de l’exil, de l’extérieur comme l’on dit sur l’île, il entreprend une démarche néanmoins originale face à la réalité passionnée et complexe de Cuba. En 1994, sur son initiative, il organise à Stockholm dans le cadre du Centre International Olof Palme, la première rencontre entre Cubains de l’Île et Cubains de l’exil, à laquelle participent des écrivains de renom tels que Miguel Barnet, Heberto Padilla et Jesus Diaz.

Son œuvre incontestablement la plus connue est L’Île du Cundeamor, accueillie avec enthousiasme par l’ensemble de la presse espagnole et publiée en 1993. En savoir plus.

Presse et librairies

L’originalité de la voix de celui qui se définit lui-même comme « le Cubain solitaire », c’est cette tension extrême qui pousse le texte à saisir des moments proches de la folie, du déchirement de l’être.

Benoît Broyart, Le Matricule des Anges n°53, 2004

Exilia, c’est à la fois le prénom d’une femme de rêve inacessible, héroïne symbolique du dernier récit, et un neutre pluriel (comme marginalia ou memoranda) apte à coiffer les cinq histoires racontées ici.
Jacques Fressard, Nouvelles d’Amérique Latine, La Quinzaine littéraire, 1/15 mai 2004

Jacques Fressard, Nouvelles d’Amérique Latine, La Quinzaine littéraire, 1/15 mai 2004