L’Île du Cundeamor

Traduction de Bernard Michel.

Janvier 1997

384 pages

Les Massicotés

978-2-7143-0901-3

12.15 €

Si vous n’aimez ni la mer, ni la montagne, ni la campagne, ça tombe bien : L’Île du Cundeamor ne se passe nulle part. Si, malgré la mode de la world-littérature, vous résistez à vous apitoyer consciencieusement sur le sort de ces bons sauvages crevant de faim, de guerre, de dictature ou d’acculturation, ça tombe encore mieux : voilà un Cubain de l’exil pour qui l’exil est matière à poétique plutôt qu’à bons sentiments. […] Cette île mystérieuse où la tante Ulalume règne sur un panier de crabes-malfrats […] se situe […] théoriquement au large de Miami Beach. Outre qu’il utilise à peu près toutes les situations narratives imaginables (jusqu’à se déposséder de son livre, dont on apprendra in extremis quel en est l’auteur !), [Vazquez-Diaz] mélange tous les genres, avec une préférence marquée pour le feuilleton mélo. De temps en temps les personnages se mettent à parler aussi comme des livres, d’histoire ou de médecine […]. Enfin, Vazquez-Diaz se joue des clichés de la littérature sud-américaine, en rajoute dans l’érotico-moite et la plante grasse. Mais s’il n’est dans l’Île du Cundeamor finalement question que d’amours, de cocufiages, de meurtres et de roses couleur de sang, le tout dans un style à faire pâlir d’envie une pub pour les infusions saveurs du soir, c’est que le cul et la politique sont ici inséparables : « Tout le monde m’a trahie », résume dès le début Betty Boop, désignant les cibles du livres : « Fidel Castro, Kennedy, mes amants. »
(Éric Loret, Purée de Morue, Libération, 13 novembre 1997.)

René Vázquez Díaz

René Vázquez Díaz est écrivain, traducteur et journaliste. Il est né en 1952 à Caibarién, Cuba. Envoyé par l’État cubain en Pologne pour y suivre des études d’ingénieur, il s’installe définitivement, dès 1975, à Malmö en Suède. Cubain de l’exil, de l’extérieur comme l’on dit sur l’île, il entreprend une démarche néanmoins originale face à la réalité passionnée et complexe de Cuba. En 1994, sur son initiative, il organise à Stockholm dans le cadre du Centre International Olof Palme, la première rencontre entre Cubains de l’Île et Cubains de l’exil, à laquelle participent des écrivains de renom tels que Miguel Barnet, Heberto Padilla et Jesus Diaz.

Son œuvre incontestablement la plus connue est L’Île du Cundeamor, accueillie avec enthousiasme par l’ensemble de la presse espagnole et publiée en 1993. En savoir plus.

Presse et librairies

L’Île du Cundeamor est merveilleusement écrite, prose cadencée, elliptique et dévastatrice, un exemple d’art narratif, conçu pour réfléchir sans colère et se moquer sans frivolité.


La Nouvelle Espagne


Comme dans les poupées russes, une fiction enserre une autre fiction, et une autre et une autre encore ; et chacune d’elles, une parcelle de réalité qui, au lieu de se rétrécir, s’agrandit avec fluidité dans un magnifique livre, divertissant, sarcastique, fantaisiste, démystificateur et belliqueux.


La Vanguardia


Une expérience de lecture extrêmement agréable. Avec un style agile, insolent, pluriel par ses tons et ses registres – solennel mais aussi comique, narratif mais aussi dialogué –, avec un pouvoir indéniable d’incorporation de la réalité, avec tant de richesses et d’insolence verbales, Vázquez Díaz a écrit le récit de l’exil cubain.
 

El Païs


L’écrivain le plus brillant de sa génération et un de nos grands romanciers… Je suis convaincu que le temps n’est pas loin où ce Cubain sera l’orgueil de ceux qui le diffament.


El nuevo Herald


L’écriture de Vazquez Diaz, précise et désinvolte, solennelle et comique, élaborée et quotidienne, réussit à tirer d’élément disparate une conclusion diaphane : le rêve de tous les Cubains, qu’ils sopient de l’intérieur ou en exil, n’est autre que Cuba elle-même.


Ramon Chao, Le Monde, 10 avril 1998