Thomas De Quincey
Thomas de Quincey (1785 - 1859) est un écrivain britannique.
Comme Beckford, on limita longtemps de Quincey à un seul titre, Les Confessions d’un opiomane anglais, livre magnifique et toujours renaissant depuis Musset et Baudelaire, mais qui s’inscrit dans une œuvre immense – 14 volumes – et que Pierre Leyris notamment nous a permis de découvrir, n’en déplaise à M. Maisonneuve, qui dans la Pléiade, voit l’auteur comme un “vieil enfant rêveur, perpétuellement en quête d’un refuge qu’il chercha dans les livres, le laudanum, l’excentricité, les fantasmagories de la mémoire et les commérages” et qui “fit mille projets ambitieux d’où ne sortirent, la plupart du temps, qu’une série d’articles”.
Les Esquisses autobiographiques nous permettent de découvrir à la fois ses années d’enfance et de formation, et une existence dont Breton nous dit que “peu (…) furent aussi pathétiques, peu d’histoires aussi cruelles et merveilleuses”. Qu’aurait-il ajouté s’il avait pu lire ce texte, qui a en outre le mérite de comporter de fulgurants aperçus sur des sujets tant littéraires qu’historiques, artistiques que philosophiques, personnels que sociaux ?
Il semble que de Quincey ait été un génie universel, capable de s’attaquer à tous les genres et d’y réussir, le laudanum n’ayant pas entravé, comme chez Coleridge, les facultés créatrices : traités et monographies variés, économie politique, critique littéraire, histoire, récit, recherches sur les religions et la philosophie. Son influence fut d’ailleurs considérable, tant en France qu’en Angleterre. Ici le romantisme se replie sur lui-même et se déploie dans les visions d’un monde intérieur d’une richesse extrême.