Yves Bonnefoy : le simple et le sens

Janvier 1989

456 pages

Les Essais

978-2-7143-0351-6

27 €

Enfin Jean Basilide avait tué le silence (…). C’était un grand bonheur. Et composé des phrases les plus simples, mais chargées désormais de sens (Yves Bonnefoy, L’Ordalie). A partir de ce texte qui prend acte de la naissance d’une poétique, Michèle Finck formule, dans « l’impatience de l’intuition » une hypothèse de lecture : la genèse de la poésie d’Yves Bonnefoy coincide avec l’avènement du .simple. et du « sens » dans la parole. La poésie d’Yves Bonnefoy est un « risque » qui est la preuve de la « vérité de parole » : « risque » du « simple » car le mot, à peine prononcé, détruit l’immédiat et ne peut dire que la médiation ; « risque » du « sens » qui est ici inséparable de son propre déchirement. Le « risque » prend la forme d’un questionnement des deux catégories dont la remise en cause est l’acte fondateur de la modernité : le corps, le lieu. Pour Yves Bonnefoy, une équivalence s’introduit entre trois vocables qui sont la clé de voûte de son oeuvre : le « simple », le « sens » et le son. La poésie de Bonnefoy a la force d’une révélation : le son est le mode privilégié de l’avènement du simple et du sens dans la parole poétique. Par une écoute de la matière sonore des poèmes, Michèle Finck cherche à proposer une lecture nouvelle des rapports entre la poésie et la musique.