Voyage à Bangor
Sur les routes de la Nouvelle-Angleterre, Harley-Davidson entre les jambes, le narrateur part en quête du carnet de notes du « Maître ». En chemin, il subit, entre autres avanies, une pluie de crapauds, avant d’atteindre un village qui n’est sur aucune carte. Dans une bibliothèque aux perspectives impossibles, on lui remet un carnet virtuel puis le voilà qui se retrouve dans une grotte, sorte de matrice primitive d’où remontent des souvenirs.
Commence alors un véritable voyage initiatique sur le modèle de la Divine Comédie de Dante : un passage du Styx, une visite aux enfers, au purgatoire puis au paradis, sa fidèle moto métamorphosée tour à tour en bateau puis en avion. Il aura deux guides pendant ce voyage : Ambrose Bierce (en enfer) puis Cyrano de Bergerac (dans le purgatoire).
Jamais il ne perdra de vue le but de son entreprise improbable : retrouver le carnet et le remettre au « Maître », mais y parviendra-t-il ?
Ce roman au ton si allègre, si souvent caustique, mais jamais exempt d’émotions, nous entraîne presque malgré nous dans cet autre monde vrai et faux du conte où la littérature – et ses pouvoirs – est finalement la grande héroïne de cette histoire, car le lecteur, une fois la lecture commencée, aura du mal à lâcher ce roman labyrinthique.
Presse et librairies
William Olivier Desmond [se] lance dans une curieuse aventure avec un stylo et une Harley-Davidson. Une randonnée entre Boston et Bangor, au pays de King. Dont le nom n’est jamais prononcé. Or, le pays du Maître sans nom, comme celui de la susnommée Alice, ne répond à aucune géographie. Son État du Maine est plus un itinéraire du mal qu’une vraie carte routière.
Jean-Pierre Dufreigne, Le Figaro, 14 octobre 2004On est englué dans un allègre labyrinthe, tellement plus stylisé que King, où l’issue est d’aller jusqu’au bout.
Frédérique Roussel, « King Size », Libération, 28 ocotobre 2004