Villes suivi de Journaux

Traduction de Stéphane Bouquet.

Janvier 2011

240 pages

Série américaine

978-2-7143-1071-2

22.3 €

Publié en 1967, Villes est le premier livre de taille de Paul Blackburn. Il regroupe des poèmes écrits dans les années 50 et 60 et le livre est organisé si l’on peut dire géographiquement : New York – la France (qu’il n’aime pas tellement, voire qu’il déteste) – New York – l’Espagne (qu’il aime beaucoup) – New York. Les poèmes sont très majoritairement écrits autour de trois motifs : l’errance dans les rues & les parcs ; les femmes ; les voyages en train et en métro.

À partir de la fin de 1967, Paul Blackburn commença de composer des poèmes au jour le jour. Ces années-là semblent marquer une sorte de pause heureuse dans sa vie, induite par la rencontre de Joan et la naissance de son fils Carlos, en 1969, lesquels sont des personnages récurrents de ces pages. En décembre 70, on diagnostique un cancer de l’œsophage à Paul Blackburn. Il continue à écrire, et à fumer, considérant la mort avec un détachement volontaire. Après sa mort, Robert Kelly réunira les poèmes épars dans le volume de Journal.

Paul Blackburn

Paul Blackburn est assez peu, voire pas, connu, en France. Il a pourtant influencé de nombreux poètes américains, tant par ses écrits et ses traductions que par le soutien sans relâche qu’il a offert à nombre d’entre eux, organisant des rencontres, des lectures, etc. De son vivant, il a publié treize recueils et traduit quelques œuvres majeures de l’espagnol, notamment les nouvelles de Cortazar (dont il fut quelque temps l’agent littéraire pour les États-Unis) et les poèmes de Lorca. L’ensemble de son œuvre personnelle a été réuni par Persea Books, New York, en 1985. En savoir plus.

Stéphane Bouquet

Stéphane Bouquet, écrivain, traducteur, né à Paris en 1966. Il a publié des livres de poésie et un récit chez Champ Vallon ainsi que des traductions de poètes américains chez Corti et aux éditions Nous. Il a animé avec Laurent Goumarre l’émission Studio danse sur France Culture et il a été critique littéraire à Libération et collaborateur auprès du Monde.
Pensionnaire à la villa Médicis en 2002 et 2003. Il a par ailleurs écrit les textes de (et joué dans) La Traversée, long-métrage autobiographique, ainsi que les scénarios de divers films de Sébastien Lifshitz, de Valérie Mréjen, de Yann Dedet et de Robert Cantarella. Il a été longtemps critique aux Cahiers du cinéma. Il a publié des études sur Gus Van Sant, sur Eisenstein et sur L’Évangile selon saint Matthieu de Pasolini (éd. Cahiers du cinéma). En savoir plus.

Presse et librairies

[…] Se souffle personnel est projeté sur la page, chez Blakburn, un souffle d’arpenteur, avec ses accélérations, ses pauses, ses ralentissements, souffle de fumeur probablement, projeté, mais dispersé ô combien : le vers de Blackburn est imprégné d’urbanité, foule, dispersion, circulation, bruits ; c’est en observateur essoufflé qu’il marche. Autant que les significations des poèmes, la disposition des vers fait œuvre autobiographique.

Jean-Pascal Dubost, Poezibao

L’urgence se combine chez l’Américain Paul Blackburn à la vitesse de la notation : écrire à ras la puissance anonyme de sa vie.

Emmanuel Laugier, Le Matricule des Anges n° 129, Janvier 2012

Paul Blackburn, sensible à l’art de Charles Oison, et à ses théories sur le vers prospectif, écrit ses vers comme il respire : ceux-ci courent sur la page, s’allongent, et s’interrompent avec le souffle – une liberté que rend possible la machine à écrire, elle permet au poète de noter, presque aussi vite qu’il pense, le vers reflet du corps et du corps dans la vie ; d’avoir à sa disposition, selon Oison, « la portée et la mesure que possède le musicien depuis longtemps ».

Marie Étienne, La Quinzaine littéraire n° 1052, 1 au 15 janvier 2012