Trois fées des mers

Édition établie et postfacée par Françoise Morvan.

Janvier 1998

176 pages

Merveilleux

978-2-7143-0657-9

14.7 €

Pourquoi Trois fées des mers ? Le pari qui est à l’origine de ce livre était de donner trois récits, aussi différents que possible, construits autour d’un même personnage légendaire.
En choisissant le texte d’Alphonse Karr (1808-1890), Les Fées des mers, nous avons pris le parti de proposer pour point de départ un conte d’auteur qui ait le mérite d’unir la tradition française du conte littéraire revue par le romantisme et un humour déjà surréaliste ; avec La groac’h de l’île du Lok d’Émile Souvestre (1806-1854), nous avons un conte populaire réinterprété, intéressant par la transition entre le travail littéraire, lui-même influencé par le souci de retour à une origine bretonne par le français, et le conte populaire ; avec La Seraine de la Fresnaye de Paul Sébillot (1846-1918), nous avons l’un des exemples les plus parfaits de conte populaire pur, remarquable par cette poésie simple et limpide que Nerval admirait dans les contes du Valois.
Le texte de Sébillot s’inscrivant dans un très bel ensemble de contes de fées des mers, nous nous sommes efforcés de placer ceux du présent recueil sur une sorte d’arrière-fond constitué par ses récits de fées des houles.
Le but du jeu n’était pas seulement de rendre vie à des textes oubliés, d’une grande beauté, mais de les mettre en résonance et de donner envie au lecteur de se livrer à la recherche des mystérieux jeux de miroirs qui les font se répondre.

Presse et librairies

Humour et critique sociale chez Karr, poésie chez Souvestre, fidélité à l’oralité chez Sébillot : au-delà de la façon personnelle de conter, on retrouve dans ces trois textes les motifs éternels de l’imaginaire populaire, quête du mari (ou de la femme) perdu(e), objets enchantés bénéfiques, métamorphoses. Un moment d’évasion de qualité.

C. S., Inter CDI, janvier/février 1999

(…) C’était une bonne idée de réunir ces trois auteurs sous un même titre car leur proximité inattendue suscite la réflexion sur ce qu’est le conte, et sur ce qu’est écrire ou transcrire.

Jean-Louis Le Quellec, La Mandragore n°3, décembre 1998

Le jeune Karr fréquenta Nodier et Nerval, et il donne dans les Fées des mers une fantaisie qui, dans l’esprit primesautier des années 1830, brode très librement sur le thème de la sirène. Son récit est [typique] d’un certain romantisme bohème, il mélange allègrement les registres et pimente les aventures de plaisanteries représentatives de l’esprit de révolte contre les poncifs du classicisme exsangue de son temps ; sans doute n’est-ce pas un hasard s’il a péché sa sirène sur les bords de la Manche plutôt que dans les eaux du détroit de Messine. (…)

Patrick Cassou, Le Mensuel littéraire et poétique, novembre 1998