Sonnets

Traduction de Bernard Pons.

Janvier 2003

144 pages

Ibériques

978-2-7143-0813-9

14.7 €

Gentilhomme fier de son lignage asturien, homme de cour et homme d’action, homme de lettres (à savoir instruit dans les humanités, comme le disait alors l’expression espagnole : hombre de muchas letras), Quevedo fut, en son temps (ce Siècle d’Or où l’Espagne triomphante touchait à son déclin), avec toute la grandeur et la misère qu’implique cette formule d’Unamuno ; « nada más ni menos que todo un hombre ». Il fut aussi – et, peut-être, surtout – écrivain. José Luis Borges n’affirme-t-il pas : « Comme Joyce, comme Goethe, comme Shakespeare, comme Dante, comme autre écrivain, Francisco de Quevedo est moins un homme qu’une vaste et complexe littérature. » Por el hilo se sacará el ovillo. Soit : on jugera de la pièce par l’échantillon. Puissent les quelques sonnets ici présentés ne pas démentir ce proverbe, et laisser entendre, dans leur traduction, le diapason poétique de Francisco de Quevedo : telle est l’ambition à laquelle nous encourage notre modèle lorsque, dans le microcosme nacré d’une huître perlière – « orgueil de la mer indienne et moresque » -, il fait jouer ensemble les reflets du ciel et de l’eau ; ou aussi, à propos du portrait de Lisi qu’il avait dans une bague, quand il écrit : « Dans une brève prison je tiens captif avec toute sa famille d’or ardent, le cercle de la lumière resplendissante… Je porte le champ étoilé que paissent les fauves d’en haut à lumineux pelage… et en cachette du ciel et de l’Orient un jour de lumière et de naissance plus clair. »