Sommeil

Février 2017

336 pages

Merveilleux

978-2-7143-0712-5

17 €

Esztena, disparue dans Paris, s’est évanouie du pays de Fels, qu’elle a peut-être fui. Son cousin, parti à sa recherche, l’imagine endormie chez un prétendu comte belge qui, espère-t-il avec délices, la garderait prisonnière. Le « comte », ou plutôt son compagnon, le cynique Audin, mène le trop innocent narrateur aux portes d’un autre menteur, qui prétend, lui, faire écouter aux survivants les gémissements des morts dans les caves d’un pavillon de banlieue.
Comme s’il relisait pour soi les pages d’un journal intime, inscrites dans un ailleurs mythologique, le narrateur s’obstinera à suivre d’autres voix : celles, sourdes, qui occupent ses rêves et n’aura de cesse d’appréhender la distance qui les sépare de la réalité. Solitaire, il s’abandonnera peut-être au comte pour rejoindre, dans l’ivresse, Esztena, en son lieu de disparition à moins que ne survienne le silence d’un sommeil définitif.
Dans ce roman qui signe une réconciliation attendue avec l’art perdu de la fable, l’imaginaire à l’œuvre se fait promesse d’une singularité littéraire. Sommeil est le deuxième roman d’Anne-Sylvie Salzman après Au bord d’un lent fleuve noir publié par Joëlle Losfeld en 1997.

Presse et librairies

Révélée, il y a trois ans comme une héritière des ladies du gothique, Anne-Sylvie Salzman se voue plus que jamais à une littérature singulière. À cloche-pied entre la fable mythologique et un merveilleux surréaliste, elle tisse autour de ténébreuse énigmes familiales de troublantes hypothèses romanesques, voyages hypnotiques dans l’obscur des mystifications.

Jean-Luc Douin, Le Monde, 19 mai 2000

Son cousin recherche Esztena désespérément dans les rues de Paris vers Montmartre. Mais cette histoire de belle au bois dormant, à dormir debout, démarre en Moravie. Elle passe par un comte belge et rebondit chaque fois « dans le sillage du rêve ».

Libération, 9 mars 2000

Après son envoûtant « Au bord d’un lent fleuve noir » paru chez Joëlle Losfeld en 1996, Anne-Sylvie Salzman nous offre « Sommeil ». Le texte, énigmatique, trouve sans peine une place dans le Domaine merveilleux. Constituant le onzième titre de la collection, il prouve que l’espace reste ouvert aux contemporains.

Benoît Broyard, Le Matricule des Anges N°31, 2000