Rua
Traduction de Claire Cayron.
Rua est un cas singulier de contexte urbain dans l’œuvre de Miguel Torga : un condensé de rues de gros bourg et de ville moyenne de la province portugaise, lieux de la vie doublée, du médecin et de l’écrivain.
S’y pressent en foule commerçants prospères et retors, artisans ou camelots besogneux et parfois romanesques, femmes douloureuses et jeunes filles sacrifices, petits employés exploités en mal de reconnaissance sociale et d’amour ; mais aussi l’émigrant de retour au pays et porteur d’un passé mystérieux, le colonel glouton, l’agent de police mis à la retraite, la Leonor dite Bourlinguée, pécheresse sentimentale et rangée. Le médecin, bien sûr, témoin des drames et des joies ; enfin empêcheur de routine à la Pension Centrale, le poète ou l’artiste.
Principaux ici, secondaires là, ces personn(ag)es créent un monde, à la Torga. Et l’auteur invente, en 1942, le roman en fragments, d’une Rue.
Presse et librairies
Tragiques, urbaines, balzaciennes ou stendhaliennes, les treize nouvelles du recueil de Miguel Torga, Rua, sont toutes différentes, et pourtant, elles ne pourraient composer qu’une seule et même histoire, à l’image d’une comédie humaine.
Virginie Gatti, Humanité Dimanche, 17 avril 1997Rua est l’un des rares exemples d’écrits sur la ville dans l’œuvre de Torga. Ici, comme lorsqu’il prête sa voix au monde rural, l’auteur s’attache à de petites gens pour nous donner à voir et à entendre la mosaïque bariolée et bruyante d’une rue populaire de Lisbonne.
Maïa Bouteillet, Le Matricule des Anges, Juillet/Août 1997