Récits fantastiques russes
Traduit par Sophie Benech.
Postface de Vitaly Amoursky.
Ce volume, consacré à des proses fantastiques de l’époque romantique, contient trois récits formant un panorama saisissant : Cosmorama d’Odoïevski, Chtoss de Lermontov et Une maison solitaire sur l’île Vassilievska de Titov.
Avec Odoïevski, qui signe le premier récit, le fantastique se teinte d’occultisme. Dès l’enfance du héros, le cosmorama qui donne son titre au récit provoque chez lui des phénomènes de vision et de voyance. Révélant l’avenir comme le passé, il va devenir l’incarnation même du mal, une sorte de drogue dont le personnage principal a besoin et horreur à la fois.
Chtoss, le deuxième récit, est aussi le dernier texte écrit (et laissé inachevé) par Lermontov, tué en duel en 1841. Un peintre désabusé de tout loue sur un coup de tête un appartement inoccupé où se trouve un étrange portrait de vieillard, qui se révélera bientôt être un fantôme, joueur de cartes. Nous retrouvons ici une atmosphère digne de la célèbre Dame de pique de Pouchkine, parue sept ans plus tôt.
On raconte d’ailleurs que c’est Pouchkine, maître incontesté de la tradition fantastique et romantique russe, qui fit cadeau à Titov de l’idée d’Une maison solitaire sur l’île Vassilievski, le dernier récit du présent volume. Nous y retrouvons tous les ingrédients du genre : un Saint-Pétersbourg à l’atmosphère étrange, l’incarnation du mal face à la pureté angélique, une morte ressuscitée par la magie noire.