Pour un lyrisme critique
Lyrisme critique : L’expression peut surprendre, tant il s’attache d’ordinaire au lyrisme une idée d’emportement peu propice à la réflexion. Et pourtant cette parole poétique fiévreuse et débordante, qui volontiers se nourrit de crises, ne saurait se réduire à l’épanchement d’une émotion. Elle porte de longue date la méditation à même le chant. Sous ses formes les plus modernes, elle constitue ce lieu critique où la poésie s’examine et se redéfinit elle-même.
En vers comme en prose, elle se pose des questions essentielles qui touchent à son pouvoir, ses limites et sa valeur. Voici la résistance et le savoir du poème mis en cause, aussi bien que son volume et sa forme, sa musique et son phrasé, son aptitude à la célébration ou son rapport avec le quotidien. Ainsi l’étude du lyrisme engage-t-elle à décrire les enjeux de la poésie et à dénombrer ses biens pour affirmer la continuité et le sens de sa tâche. C’est là une manière de répondre à l’impuissance et au désarroi qui la frappent.
Presse et librairies
Dans la veine de ses précédents essais sur le lyrisme, Jean-Michel Maulpoix explore les dispositions critiques de la poésie moderne et contemporaine.
Maxime Durisotti, Non-fiction, 1 juin 2009 — SourceCe nouvel essai pose (…) les mêmes difficultés que les précédents, renvoyant à la question du public. Les idées exposées ne sont pas assez approfondies pour proposer un apport très original à la critique universitaire, si bien que les spécialistes n’y trouveront pas vraiment leur compte. Mais, dans le même temps, ni le style ni l’organisation de l’ouvrage ne le recommandent particulièrement à un public scolaire. Tout revient alors, décidément, au style propre de J.-M. Maulpoix. Là réside probablement la plus grande originalité de son essai
Frédéric Nau, Acta Fabula, octobre 2010