Penthésilée

Traduit de l'allemand par Julien Gracq

Janvier 1954

176 pages

Littérature étrangère

978-2-7143-1318-8

18 €

« Si Kleist retourne comme un gant, si singulièrement, l’histoire traditionnelle d’Achille et de Penthésilée, si c’est l’Amazone dans sa pièce qui meurtrit et déchire l’Invincible, c’est que l’instinct du poète l’avertit qu’ici seulement il a raison contre l’évidence, ici seulement il retrouve un contact, une plénitude de signification plus haute que toute vraisemblance, convoque autour de ses héros pour donner à leur acte une résonance presque indéfinie tout le prestige rajeuni des vieux mythes solaires : Osiris déchiqueté, et pleuré par une femme, l’ivresse meurtrière des Bacchantes, le sang d’Adonis ruisselant à l’automne dans les torrents du Liban. L’effet soudain d’agrandissement qu’on ressent si vivement dans les dernières scènes se nourrit tout entier de ce puissant sentiment cosmique dont Kleist a rouvert les sources : la mort d’Achille n’est pas un meurtre tragique ; c’est une “passion” exemplaire où la terre communie et sur laquelle descendent naturellement les ténèbres — un immense coucher de soleil sanglant. »
Julien Gracq

Julien Gracq

Julien Gracq est né le 27 juillet 1910 à St Florent-le-Vieil sur les bords de la Loire, entre Nantes et Angers, commune dans laquelle il se retirera, très éloigné des cercles littéraires et des parades mondaines, jusqu’à sa mort en 2007. Agrégé d’histoire, Julien Gracq débute sa double activité en 1937. D’une part il entreprend son premier livre, Au château d’Argol, et de l’autre, il commence à enseigner, successivement aux lycées de Quimper, Nantes, Amiens, et se stabilise au lycée Claude-Bernard à Paris à partir de 1947, jusqu’à sa retraite en 1970. Signalons qu’il sera professeur sous son vrai nom, Louis Poirier, et écrivain sous le nom plus connu de Julien Gracq, qui construit continûment, après ce premier ouvrage, une œuvre de romancier, de poète, de nouvelliste, de dramaturge et d’essayiste. Traduites dans vingt-six langues, étudiées dans des thèses et des colloques, proposées aux concours de l’agrégation, publiées de son vivant dans la bibliothèque de la Pléiade, les œuvres de Julien Gracq ont valu à leur auteur une consécration critique presque sans équivalent à son époque. En savoir plus.