La Presqu’île

Janvier 1970

256 pages

Domaine français

978-2-7143-0261-8

18.5 €

Trois récits composent ce volume :
• « La route » (avait été publié par André Dalmas dans Le Nouveau Commerce, cahier 2, automne-hiver 1963, p. 7-23). Dans ce court texte, La Route, Julien Gracq signe une dérive onirique, sur décor de catastrophe et de civilisation – on pense au Rivage des Syrtes ou au Désert des Tartares de Buzzati – au cœur de ce sentiment d’amarres larguées qui est partout sa force et son objet romanesque. [Voir Les Terres du couchant]
Revue 303
• « La presqu’île » (« c’est le tissu d’une page qui m’intéresse plutôt qu’une histoire », Julien Gracq, entretien avec Philippe Colas, 9 juin 1970). Durant les quelques heures qui le séparent de l’arrivée du train et d’une rencontre autant redoutée qu’espérée, Simon, sillonne en voiture la presqu’île de Guérande.
• « Le Roi Cophetua » (« Mon dessein est de démontrer qu’aucun point de la composition ne peut être attribué au hasard ou à l’intuition, et que l’ouvrage a marché, pas à pas, vers sa solution, avec la précision et la rigoureuse logique d’un problème mathématique. », Julien Gracq, entretien avec Jean Daive, 19 février 1972.) « Le Roi Cophetua » est une sorte de court « roman », des plus singuliers dans toute l’œuvre de Gracq. Il s’apparenterait assez aisément à quelque conte d’Edgar Poe. Le texte entier est l’histoire d’une attente ; et de son point inévitable d’accomplissement. Au bout de « l’aventure », le narrateur aura le sentiment exact de n’avoir fait que coller à quelque configuration, ou « scénario » préexistant.
Revue 303

Julien Gracq

Julien Gracq est né le 27 juillet 1910 à St Florent-le-Vieil sur les bords de la Loire, entre Nantes et Angers, commune dans laquelle il se retirera, très éloigné des cercles littéraires et des parades mondaines, jusqu’à sa mort en 2007. Agrégé d’histoire, Julien Gracq débute sa double activité en 1937. D’une part il entreprend son premier livre, Au château d’Argol, et de l’autre, il commence à enseigner, successivement aux lycées de Quimper, Nantes, Amiens, et se stabilise au lycée Claude-Bernard à Paris à partir de 1947, jusqu’à sa retraite en 1970. Signalons qu’il sera professeur sous son vrai nom, Louis Poirier, et écrivain sous le nom plus connu de Julien Gracq, qui construit continûment, après ce premier ouvrage, une œuvre de romancier, de poète, de nouvelliste, de dramaturge et d’essayiste. Traduites dans vingt-six langues, étudiées dans des thèses et des colloques, proposées aux concours de l’agrégation, publiées de son vivant dans la bibliothèque de la Pléiade, les œuvres de Julien Gracq ont valu à leur auteur une consécration critique presque sans équivalent à son époque.

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