Autour des sept collines

Janvier 1988

112 pages

Domaine français

978-2-7143-1349-2

15 €

« Je n’ai jamais été à Rome », écrivait Julien Gracq dans Lettrines 2, et il poursuivait : « Un jour ou l’autre me verra bien sur ses chemins, puisqu’il paraît que tous y mènent, mais qu’y trouverai-je ? » Cette probabilité, envisagée sans excès d’enthousiasme, trouva à se réaliser au printemps 1976.

Bernhild Boie

« Quelle étrangeté que d’enclore l’idée d’empire universel dans un nom de ville ! et de l’y laisser oubliée depuis quinze cents ans. Il y a une atmosphère de déshérence distraite qui est propre à Rome. On se promène dans ses rues, on est retenu par l’échelonnement démesuré au long des siècles des souvenirs monumentaux, par la prolifération des édifices insignes, par l’entassement des œuvres d’art ― cependant que le sentiment diffus d’une absence, d’une vacance centrale se fait jour. Comme si on parcourait les salles d’un palais où le maître fabuleux de céans, par quelque lubie incompréhensible, se fait celer, et n’y est plus pour personne. »

Julien Gracq, Autour des sept collines, extrait

Julien Gracq

Julien Gracq est né le 27 juillet 1910 à St Florent-le-Vieil sur les bords de la Loire, entre Nantes et Angers, commune dans laquelle il se retirera, très éloigné des cercles littéraires et des parades mondaines, jusqu’à sa mort en 2007. Agrégé d’histoire, Julien Gracq débute sa double activité en 1937. D’une part il entreprend son premier livre, Au château d’Argol, et de l’autre, il commence à enseigner, successivement aux lycées de Quimper, Nantes, Amiens, et se stabilise au lycée Claude-Bernard à Paris à partir de 1947, jusqu’à sa retraite en 1970. Signalons qu’il sera professeur sous son vrai nom, Louis Poirier, et écrivain sous le nom plus connu de Julien Gracq, qui construit continûment, après ce premier ouvrage, une œuvre de romancier, de poète, de nouvelliste, de dramaturge et d’essayiste. Traduites dans vingt-six langues, étudiées dans des thèses et des colloques, proposées aux concours de l’agrégation, publiées de son vivant dans la bibliothèque de la Pléiade, les œuvres de Julien Gracq ont valu à leur auteur une consécration critique presque sans équivalent à son époque. En savoir plus.

Presse et librairies

Dès les premières lignes on retrouve un Julien Gracq au vitriol qui prévient gentiment son lecteur. « Le respect est une attitude dans laquelle je ne brille pas beaucoup. »

Laurent Lemire, La Croix

Et c’est un grand livre que cette flânerie dans Rome et autour de Rome, parce que, fondée sur le mouvement d’une humeur massacrante et bien décidée à massacrer en effet les conventions de la beauté que nous allons cautionner au fil de nos huit jours de transhumance culturelle, pension comprise, sa vigilante promenade, tout occupée à démythifier les automatismes extasiés du prêt à rêver qui embouteille les aéroports, ne détruit les conventions romaines que pour capter, paradoxalement, au terme d’une irrévérencieuse enquête, un peu de la vraie magie de la capitale italienne.

Renaud Matignon, Le Figaro