Pauvreté, richesse, homme et bête

Traduit de l'allemand par René Radrizzani

Janvier 2008

136 pages

Littérature étrangère

978-2-7143-0985-3

17 €

De même que Fleuve sans rives est l’œuvre maîtresse du prosateur, Pauvreté, richesse, homme et bête, écrit vers la même période (1933), s’impose comme une pièce majeure de Hans Henny Jahnn.
Pour Jahnn, la réalité est ancrée dans le mythe ou la légende. Alors que les protagonistes de ses grands romans sont des réincarnations des héros de l’épopée Gilgamesh, dans cette pièce, Jahnn se réfère à un conte de Grimm, « La Gardienne d’oies ». Dans ce conte, une servante usurpe la place d’une princesse pour épouser un prince, la ravale au rang de gardienne d’oies et fait tuer son cheval magique, Falada. Mais elle sera trahie par celui-ci, dont la tête a gardé la faculté de parler même après sa mort. – Jahnn opère cependant un changement de perspective radical : ce n’est pas la princesse qui est le personnage central, mais l’homme à qui elle est destinée.
Le drame ouvre le regard sur un univers d’une grande richesse : Manao Vinje est placé entre des voix intérieures, la nature et le monde animal, le monde social, son travail, et les femmes.
Le langage, comme taillé dans le roc, a une grande force, sans les outrances juvéniles de Pasteur Ephraïm Magnus, dont des traces subsistent même dans Médée.
Alors que Médée réinvente un mythe ancien, Richesse, pauvreté, homme et bête est ancré dans la réalité de tous les jours ; limitant son poème aux êtres et aux motifs les plus naturels, Jahnn atteint ici une simplicité classique.

Hans Henny Jahnn

Hans Henny Jahnn, romancier, dramaturge et facteur d’orgues naquit à Hambourg-Stellingen. En 1915, il s’enfuit en Norvège avec son ami G. Harms pour éviter le recrutement. C’est là qu’il écrivit Ugrino et Ingrabanie, fragment inachevé (parution 1994), et Pastor Ephraïm Magnus, pièce qui obtint en 1920 le prix Kleist (parution octobre 1993). En savoir plus.

Presse et librairies

Hans Henny Jahnn est l’un de ces écrivains en qui s’incarne au mieux ce qui est censé faire les spécificités de la littérature allemande « romantique » dans toutes ses ambiguïtés et ses orientations.

Georges-Arthur Goldschmidt, Le Matricule des anges n° 988, du 16 au 31 mars 2009