Nostalgie de la mort

Traduction de Jacques Ancet.

Janvier 1991

128 pages

Ibériques

978-2-7143-0427-8

13.15 €

Le tome des Œuvres de Xavier Villaurrutia, publié en 1966 compte plus de mille pages. Néanmoins, pour la majorité de ses lecteurs, Villaurrutia est l’auteur d’une quinzaine ou d’une vingtaine de poèmes. Est-ce peu ? Il me semble que c’est beaucoup. Grâce à ces poèmes nous nous souvenons des œuvres théâtrales et nous relisons les essais de critique poétique : nous cherchons à y trouver, sinon le secret de la poésie, du moins celui de la fascination qu’elle exerce sur nous. Cette vingtaine de poèmes comptent parmi les meilleurs poèmes de la poésie de notre langue et de notre époque. La place qu’occupe Villaurrutia au Mexique et en Amérique Latine correspond-t-elle à cette excellence ? Il faut répondre franchement : non. Villaurrutia n’a pas de réputation continentale et sa poésie est peu lue. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi. Sa poésie est une poésie solitaire et pour solitaires, qui ne cherche pas la complicité des passions qui aujourd’hui pèsent sur les esprits : la politique, le patriotisme, les idéologies.

Aucune église, aucun parti et aucun État ne peut avoir intérêt à diffuser des poèmes dont les thèmes – ou mieux : les obsessions – sont le rêve, la solitude, l’insomnie, la stérilité, la mort. Même l’érotisme, le grand fétiche de notre siècle frigide et cruel, apparaît dans ses poèmes comme une passion secrète dont les attributs les plus visibles sont la colère, la sécheresse, l’impuissance, l’aridité. Rien, dans cette poésie, qui puisse attirer des lecteurs qui, comme la majorité de nos contemporains, réduisent la vie, sans exclure celle des instincts et du sexe, à des catégories idéologiques. La poésie de Villaurrutia, n’est pas anti-sociale mais asociale.

Octavio Paz

Presse et librairies

Une strophe, un quatrain, un dizain, suffisent à identifier ce maître indolent, cet amant de la mélancolie qui inscrivait chacune de ses plaintes, chacun de ses élans sombres dans le clair-obscur de sa vie.

André Velter, Le Monde, 1992

[…] Un livre obsédant, des mots suggestifs à donner le frisson, des vers qui gravent une inquiétante musique de « nocturnes » dans notre mémoire.

Claude Couffon, Le Magazine littéraire, janvier 1992