Nœuds de vie

Janvier 2021

176 pages

Domaine français

978-2-7143-1249-5

18 €

En 1980, au moment de la parution de En lisant en écrivant, Angelo Rinaldi, dans L’Express, souligna que Julien Gracq figurait parmi les contrebandiers habiles à faire passer les « frontières séparant les époques ». Plus de 40 ans après, ce constat reste d’actualité, comme si le temps avait eu peu de prise sur ses fragments, toujours devant nous.
Ce qui est frappant avec les textes inédits de Julien Gracq, rassemblés ici, par Bernhild Boie, son éditrice en Pléiade, c’est qu’il est aussi étonnant dans le grand angle (ses centres d’intérêt sont aussi bien historiques que géographiques) que dans le plan rapproché (tous ses textes sur des paysages ou des événements) ou le gros plan (certains textes sur des écrivains, des villes ou des phénomènes littéraires).
Gracq est un observateur pénétrant, sensible, perspicace. Aucune nostalgie ou lamentation dans cette vision du monde. Avec une liberté de ton et de regard inimitables, il nous invite à revoir à neuf nos propres jugements sur l’histoire, les écrivains, les paysages, l’accélération du temps, la détérioration de la nature, le passage des saisons, les jardins potagers, la vieillesse, le bonheur de flâner comme celui de lire.
Cette lucidité sereine donne d’ailleurs à certains fragments une allure prophétique.

Julien Gracq

Julien Gracq est né le 27 juillet 1910 à St Florent-le-Vieil sur les bords de la Loire, entre Nantes et Angers, commune dans laquelle il se retirera, très éloigné des cercles littéraires et des parades mondaines, jusqu’à sa mort en 2007. Agrégé d’histoire, Julien Gracq débute sa double activité en 1937. D’une part il entreprend son premier livre, Au château d’Argol, et de l’autre, il commence à enseigner, successivement aux lycées de Quimper, Nantes, Amiens, et se stabilise au lycée Claude-Bernard à Paris à partir de 1947, jusqu’à sa retraite en 1970. Signalons qu’il sera professeur sous son vrai nom, Louis Poirier, et écrivain sous le nom plus connu de Julien Gracq, qui construit continûment, après ce premier ouvrage, une œuvre de romancier, de poète, de nouvelliste, de dramaturge et d’essayiste. Traduites dans vingt-six langues, étudiées dans des thèses et des colloques, proposées aux concours de l’agrégation, publiées de son vivant dans la bibliothèque de la Pléiade, les œuvres de Julien Gracq ont valu à leur auteur une consécration critique presque sans équivalent à son époque. En savoir plus.

Presse et librairies

Nœuds de vie est une ode à la littérature vraie telle que l’entend l’écrivain – celle où la vérité ne s’oppose pas à l’erreur mais à l’informe.

Camille Laurens, Le Monde

On retrouve dans Nœuds de vie le Gracq de toujours, qui ne recherche pas la sympathie, se garde de la mode comme d’une honte et qui, face à l’expression « n’avoir plus de perspective », écrit : « Et si pourtant le salut était là. »

Mathieu Lindon, Libération

Ouvrir un « nouveau » Julien Gracq, un matin d’hiver… Retrouver le parfum délicat de ses passages secrets, l’élixir enivrant de sa langue si particulière, le chatoiement charpenté de son style. Lecture rêveuse, on se laisse porter par le souvenir d’anciens rendez-vous, du temps de la découverte de ses livres, qui toujours nous ravissaient.

Jean-Claude Raspiengeas, La Croix, 7 janvier 2021

Ces Nœuds de vie, qui empruntent à En lisant en écrivant et aux Carnets du grand chemin, ont le moelleux des confidences tardives, comme on le dit des vendanges.

Jérôme Garcin, Le Nouvel Obs

Nœuds de vie : la magie fragmentée de Julien Gracq.

Thierry Clermont, Le Figaro, 6 janvier 2021

[…] Un écrivain transcendant.

Antoine Perraud, Mediapart, 9 janvier 2021

Il y a amplement matière à débats, affrontements et réflexions dans cet opus, si mince mais si dense comme toujours chez Gracq.

Pierre Assouline, La république des livres, 8 janvier 2021

[Des] textes étranges d’une rare puissance magnétique.

Maurice Mourier, En attendant Nadeau, 7 janvier 2021

On (re)trouvera un Julien Gracq tel qu’en lui-même : son regard lumineux et lucide sur le monde et ses paysages dans les deux premiers chapitres, puis ses réflexions sensibles sur la lecture et l’écriture dans les deux chapitres restants.

Sylvain Teil-Salanova, Zone Critique, 12 février 2021