L’homme du texte

Janvier 2002

304 pages

en lisant en écrivant

978-2-7143-0791-0

18.25 €

La réflexion sur l’écriture, telle que je la pratique et la mets en forme, ne vise pas du tout à une théorisation générale. Elle vise seulement à éclairer le sens de ma démarche sur le terrain de la fiction. Elle ne se pose pas en construction de l’esprit que viendrait illustrer le roman ou le récit. Elle intervient après coup, avec le souci de rendre compte de ce qu’est l’expérience intérieure de l’écriture. Ici, sont réunis des articles publiés entre 1997 et 2001 dont l’ensemble constitue une suite d’interrogations sur ma propre recherche en matière d’autobiographie, d’hagiographie et de mythobiographie. La réflexion porte sur les intentions de l’entreprise, ses limites, sa relation à l’existence – son nécessaire échec et son insatisfaction inévitable, lesquels tout à la fois incitent à poursuivre (à donner au texte une suite) et à renoncer (comme si le silence valait mieux que tous les écrits). L’homme du texte est cet artisan de prose, fasciné par le travail de l’intériorité aux prises avec les figures de l’imaginaire. Il se tient à l’écoute de la parole qui sourd de l’obscurité, il tient la plume et, en tant que narrateur ou comparse, il lui arrive de se trouver pris dans le développement même de la fiction. Lorsqu’il cherche à revenir à lui-même, c’est pour scruter son aventure et se demander ce qu’il en est de son rapport au verbe et de son appartenance aux puissances archaïques de l’imagination qui créèrent mythes, rites et légendes. Claude Louis-Combet

La « dédicace » de Claude Louis-Combet pour Radio France :
J’ai intitulé « L’Homme du texte » cet ensemble d’études, approximations et réflexions, dont l’objet implicite ou explicite consiste en l’écriture comme expérience intérieure. Dans la solitude de son entreprise d’expression littéraire, qui vise à donner forme de texte à quelques intimations d’origine inconsciente ou à quelques figures de l’imaginaire mythique ou onirique, l’auteur s’implique et s’expose, avec le sentiment de s’engager sur une voie d’authenticité personnelle qui ne saurait se confondre avec les adhésions éthiques qui sous-tendent l’ordinaire de sa vie. En tant qu’homme du texte, il fait partie d’une fiction existentielle dont la capacité de vérité ne se limite pas à la réussite esthétique, mais ne peut encore se formuler que sur un mode interrogatif - entre doute sur la valeur de l’attachement à l’écriture comme voie de salut et perplexité sur la mesure à tenir dans un tel engagement.

Claude Louis-Combet

Philosophe, Claude Louis-Combet est traducteur d’Anaïs Nin (La Maison de l’inceste, Éditions des Femmes, 1975) et d’Otto Rank (L’Art et l’artiste, Payot, 1976), éditeur chez Jérôme Millon de textes spirituels (Abbé Boileau, Histoire des flagellants, 1986 ; Jean Maillard, Louise du Néant, 1987 ; Berbiguier de Terre-Neuve, Les Farfadets, 1990), et auteur de “mythobiographies” et de récits hantés par la dévoration et l’inceste. En savoir plus.

Presse et librairies

Mélange de mysticisme, de sacralité cosmique, d’aspiration à l’unité androgynique, et de confrontation à la loi, I’œuvre de Claude Louis-Combet est le fruit d’une seule et très longue phrase errante qui, après avoir occupé le vide d’une intériorité accueillante, s’avance sur la page comme en terrain découvert, et pour une traversée plus qu’aventureuse vers l’inconnu. « J’écris pour ainsi dire les yeux fermés. (…) »

Richard Blin, Le Matricule des Anges, novembre-décembre 2002

L’expression « I’homme de texte » est à entendre au sens le plus radical, comme vocation, appel entendu très jeune, d’abord par l’enfant lecteur qui, par les livres, compensait ses difficultés à communiquer, plus tard dans l’expérience du jeune homme qui a perdu la foi et qui fait le pari de la beauté cherchée dans l’écriture. L’auteur éclaire sa démarche personnelle – la mythobiograhie - par laquelle il réinvestit des mythes et hagiographies avec toute la puissance fantasmatique, onirique et verbale dont il se découvre porteur.

Anne Thébaud, La Quinzaine Littéraire, 1/15 décembre 2002