Le Péché d’écriture

Janvier 1990

144 pages

en lisant en écrivant

978-2-7143-0365-3

13.15 €

« Un double désir, qui est lui-même le désir tout entier, anime l’écriture et la partage » et se situe au cœur des cinq réflexions de cet ouvrage.

« Ce que je crois – sans pouvoir alléguer de suffisantes raisons à cette croyance – s’énoncerait donc ainsi : le péché qui fit (et défit) l’enfance dispose de tous les mots sauf d’un seul pour tenter de se dire. Mais, parce qu’il est un mot qui manque, l’absence mine la phrase. Et la phrase ne peut se développer que d’une manière oblique et allusive, élaborant lentement ses circonlocutions, gyrovaguant à l’infini autour de son point de vacance, construisant des récits que leur fin décourage parce qu’ils n’ont pas de véritable fin, menant une réflexion épuisante sur un objet non objectivable – la même phrase (qu’on ne l’oublie pas !), la seule et unique, que les modestes vérités du réel ne retiennent pas, et qui fuit vers le plat horizon du néant et du non-dicible. »

« J’ai toujours pensé que l’écriture, en tant même que passive activité, avait un rapport fondamental avec cette ombre de féminité en moi qui est la gardienne de tous les mots. »
Claude Louis-Combet

Claude Louis-Combet

Philosophe, Claude Louis-Combet est traducteur d’Anaïs Nin (La Maison de l’inceste, Éditions des Femmes, 1975) et d’Otto Rank (L’Art et l’artiste, Payot, 1976), éditeur chez Jérôme Millon de textes spirituels (Abbé Boileau, Histoire des flagellants, 1986 ; Jean Maillard, Louise du Néant, 1987 ; Berbiguier de Terre-Neuve, Les Farfadets, 1990), et auteur de “mythobiographies” et de récits hantés par la dévoration et l’inceste. En savoir plus.

Presse et librairies

La transgression n’est pas chez Claude Louis-Combet le véhicule d’une idéologie ou d’un système, mais bien le seul moyen d’appréhender viscérablement, poétiquement, ce qui se joue dans le rapport entre existence et péché. La transgression est une manière oblique de signifier le vide, ou l’absence, qui mine l’écriture tout en la rendant vitale.

Jean-Christophe Millois, Claude Louis-Combet et le texte au-dedans, Prétexte, Juin 1997

Une seule certitude : rien « de ce qu’il aurait fallu dire n’aura été dit », parce que « le péché qui fit (et défit) l’enfance dispose de tous les mots sauf d’un seul pour tenter de se dire. » Et une autre certitude, – terrible : au scripteur, il n’est d’autre chemin possible que de creuser inlassablement la matière verbale à la recherche de ce mot inexistant qui l’aurait pourtant délivré.

Patrick Krémer, Le Mythe de l’androgyne dans l’œuvre de Claude Louis-Combet, L’Œil de Bœuf, Octobre 1998, N°16

L’écriture ne peut mettre fin à la béance, elle ne peut que rêver de la combler tandis que le scripteur se transporte par l’imaginaire au plus près de l’origine, jusqu’au lieu maternel de la naissance du Verbe.

Chantal Colomb, Claude Louis-Combet, Le mot manquant, Prétexte, Juin 1997