Le Poète perplexe
« À côté des œuvres des poètes eux-mêmes, il y a dans ma bibliothèque quantité de livres sur la poésie, et quelques-uns sur l’écrivain, sur l’écriture. Très peu sur le poète… La critique a curieusement laissé cette figure à l’abandon.
Ayant un peu le goût des mots perdus, j’ai souhaité observer ici quelques figurations du poète, durant cette période dite moderne qui le voit précisément engager lui-même son propre procès. Et puisqu’il se portraiture volontiers en funambule, en sonneur de cloches, en pendu ou en araignée, on verra que ce sont pour beaucoup des affaires de cordes et de fils (d’encre) qui l’occupent. Perplexe, occupé à tisser des liens, penché sur son ouvrage plutôt que tourné vers l’Azur, le poète tardif est critique avant tout. Étudier ses figures, c’est dès lors s’inquiéter du maintien de la poésie ; c’est interroger son pourquoi, son sens et sa valeur. » J.-M. M.
Dans ce livre lumineux Jean-Michel Maulpoix nous donne un nouvel exemple de sa vocation de passeur.
Après Du Lyrisme, qui avait beaucoup contribué à la réhabilitation d’une notion mal aimée en France, voilà qu’il dresse un portrait de ce Protée dont on osait à peine prononcer le nom après tant d’entreprises de dé-figuration.
Presse et librairies
Jean-Michel Maulpoix montre que derrière les masques et loin des chapelles, les poètes, qui habitent tous la même maison sans mur ni toit ni porte, s’accordent finalement sur le fait de chercher, chacun à sa manière, « la force de l’invisible qui est attestée par l’écriture et par elle seule », comme l’écrit Botho Strauss dans L’Incommencement.
Guy Goffette, Petite météorologie d’un marcheur de mots, Quinzaine littéraire du 1er mars 2002L’écrivain, en s’interrogeant sur la nature du poète, ne quitte pas des yeux l’aiguille d’une boussole qui indique son pôle favori : celui où fleurissent les mots « cœur », « amour » et mélancolie.
Thierry Guichard, Le Matricule des Anges, juin-août 2002