Le Monde glorieux
Traduit de l'anglais et postfacé par Line Cottegnies
Postface inédite de Frédérique Aït-Touati
Aujourd’hui comme hier, Margaret Cavendish déroute. Première femme à revendiquer, en Angleterre, le statut d’écrivain, elle est l’autrice d’une œuvre qui oscille entre le sérieux et une fantaisie toute baroque. En une bonne douzaine de volumineux in-folio publiés à ses frais, elle s’illustre dans des genres aussi variés que le traité philosophique, la poésie scientifique et lyrique, l’essai, la nouvelle, le théâtre et enfin le roman, avec Le Monde glorieux (1666, 1668).
Roman hybride, à la fois dialogue philosophique, récit parodique de voyages imaginaires, pamphlet féministe, utopie romanesque, récit de science-fiction, autobiographie (à peine) transposée, Le Monde glorieux relate les aventures d’une jeune duchesse qui, enlevée par un marchand, découvre, au cours du voyage, un autre monde, contigu au nôtre, peuplé de créatures mi-humaines, mi-animales. Recueillie par l’Empereur, elle réforme le « Monde glorieux » et met en œuvre un programme philosophique utopique qui semble une version féministe de celui qu’avait pu prescrire Francis Bacon dans La Nouvelle Atlantide (1627). Mais l’utopie au féminin ne tarde pas à se transformer en pur roman de science-fiction : l’Impératrice fait venir une scribe, l’âme de Margaret Cavendish elle-même qui, devenue son amie platonique, la suivra dans une série d’aventures. Ce roman à la gloire de l’amitié féminine peut également être lu comme un formidable pied de nez à tous les censeurs.
Presse et librairies
Longtemps oubliée, l’œuvre de Margaret Cavendish, une femme qui se mêlait de philosophie et de sciences – une extravagance pour son époque – a connu un regain d’intérêt, et son Monde glorieux, curiosité philosophie et fantaisiste, fait encore sensation.
Frédérique Roussel, Libération, 18 juin 2024En 1666, l’aristocrate et philosophe publie ce voyage extraordinaire dans un univers de fantaisie baroque. Un spectaculaire geste de revendication féministe.
Juliette Einhorn, Le Monde, 7 juillet 2024