Le marin
Traduction de Bernard Sesé.
“Pourquoi est-ce que l’unique chose réelle dans tout cela ce ne serait pas le marin, et nous, et tout ce qui est ici, seulement un de ses rêves ?” (p. 55)
En quête d’une poétique du rêve, Pessoa situe également Le Marin au paroxysme du tragique :
“Oh, quelle horreur, quelle horreur intime dénoue la voix de notre âme et les sensations de nos pensées et nous fait parler et sentir et penser quand tout en nous demande le silence et le jour et l’inconscience de la vie…« (p.63).
Cinq personnes : Trois Veilleuses, le Marin et “la cinquième personne […] qui tend le bras et nous interrompt chaque fois que nous allons sentir ” – composent ce “drame en âme”.
“Ne sentez-vous pas tout cela comme une araignée qui d’âme en âme nous tisse une toile noire qui nous attrape ?”
Presse et librairies
Ce « drame statique » tel qu’il a été voulu par l’auteur, Fernando Pessoa, est un théâtre de langage, de paroles, de « voix parlantes » comme l’écrivait dans sa préface du Marin (éd. Corti), le poète et critique portugais José Augusto Seabra. Les voix des trois veilleuses, ce choeur antique, ces trois Parques, ne sont qu’une, celle de Pessoa, écrivain de vingt-cinq ans, qui a écrit la pièce en deux nuits.
Martine Silber, « Les silences du "Marin » de Fernando Pessoa, Le Monde, 26 mars 2006