Le Château d’Otrante
Traduit de l'anglais par Dominique Corticchiato
Tout commence par un événement aussi extraordinaire qu’inexplicable : alors qu’il s’apprête à épouser Isabella, le prince héritier Conrad est écrasé par un gigantesque casque tombé du ciel. Premier roman gothique de l’histoire, Le Château d’Otrante (paru en 1764) est traversé par une série de visions, d’événements et d’archétypes qui marqueront profondément l’imaginaire de la littérature gothique et fantastique : fantômes, souterrains, chevaliers, princesses mélancoliques, statue qui pleure des larmes de sang, dédale de cloîtres obscurs, passage secret… «
Dans la cour du château cet enfant écrasé et presque enseveli sous un gigantesque heaume, cent fois plus grand qu’aucun casque jamais fait pour un être humain et couvert d’une quantité proportionnée de plumes noires, c’est déjà la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie » écrit, en 1948, Paul Éluard dans sa préface. Il poursuit : « Le Château d’Otrante est un drame plastique, la forme la plus amère, la plus rugueuse, mais aussi la mieux taillée du malheur en amour. Seuls immortels, les désirs vont leur chemin, malgré d’extraordinaires obstacles, malgré les rideaux du sang et les miroirs vides ».
Le Château d’Ortrante a été publié pour la première fois par Corti en 1943.
Presse et librairies
Le Château d’Otrante n’existe qu’à partir du moment précis où la couleur noire déborde le prétexte gothique ; à partir du moment où le noir s’empare de l’intrigue, des personnages, des prodiges et les loge, telles des pièces motrices, dans une architecture du désir et du désespoir.
Annie LebrunDe ce texte, republié par José Corti, avec une préface de Paul Éluard, en 1943, et réédité aujourd’hui, Walpole disait qu’il ne l’avait pas écrit pour un XVIIIe siècle friand de « raison froide », mais pour plus tard. Comme s’il avait pressenti l’incroyable succès du roman gothique au début du XIXe siècle.
Pierre-Edouard Peillon, Le Monde, 8 avril 2024