La Symphonie du loup
Dès l’ouverture, limpide et poignante, de cette chronique polyphonique que constitue La Symphonie du Loup, le lecteur est saisi par la puissance expressive et narrative de l’auteur, évoquant initialement la scène capitale de son adolescence, au jour où lui fut annoncé la mort accidentelle de son père.
D’emblée aussi, la modulation vocale du récit, par le truchement de la voix du grand-père paternel, figure tutélaire faisant pendant à celle du père disparu, inscrit cette remémoration dans le flux et les rythmes d’une véritable épopée personnelle au temps du Parti unique. Dans cette Roumanie de la dictature du « socialisme réel » dont nous découvrons peu à peu le décor déglingué et la vie quotidienne, avec une frise de personnages hauts en couleurs dont la vitalité expansive colore et réchauffe un univers teinté d’absurde, Marius Daniel Popescu puise une substance romanesque effervescente, que son talent de romancier fixe en visions inoubliables, comme celle du cheval martyrisé. En contrepoint de ses rhapsodies « gitanes » proches parfois de la transe, se dessine le motif tout de douceur et de délicatesse de la vie présente de l’écrivain, où le fils éperdu se reconstruit dans son rôle de père attentionné et de « loup » pacifié.
Il y a comme une « chronique européenne » en raccourci dans ce grand récit alterné, profus et généreux, qui brasse plusieurs cultures et les expériences de plusieurs générations, finalement ressaisi dans l’unité d’une langue-geste originale. (J.-L. Kuffer)
La Symphonie du loup a été publié une première fois en 2007 et a obtenu le Prix Robert Walser.
Presse et librairies
La Symphonie du Loup est un livre impoli.
Michel Layaz, remise du prix Robert WalserEn quatre centaines de pages époustouflantes, le Roumain d’origine Marius Daniel Popescu fait entendre une tonalité nouvelle dans l’espace romanesque francophone. Composition magistrale, images à couper le souffle, profusion du sens : ce livre fera trace.
Jean-Claude Lebrun, L’Humanité, 30 août 2007Entrer dans les détails avec des mots, c’est essayer de rendre ce qui est aperçu par les sens. On se trouve toujours dans une impasse. On n’y arrive pas, c’est pourquoi les mots ne devraient pas exister. Il est difficile de traduire l’expérience des sens. Et en même temps, c’est le rôle de la littérature.
Marius Daniel Popescu à Laurent Wolf, entretien au Samedi CulturelUn écrivain est né.
Laurent Wolf, Samedi culturel, Le Temps, 8 septembre 2007Ce que Marius Popescu pratique le plus, c’est la vie.
Xavier 24 Heures, Edipresse Publications SA, Lausanne, 1er septembre 2007