La Fenêtre de la bibliothèque
Traduit de l'anglais (Écosse) par Marguerite Faguer
La Fenêtre de la bibliothèque est un récit de fantôme et de malédiction qui reste au bord de son rêve. Une petite ville écossaise, des vieilles dames en dentelles, de longues séances d’observation de la rue pour combler l’ennui… a priori rien de très exaltant pour une jeune fille en repos chez sa tante. Mais l’histoire prend un tour étrange lorsque l’héroïne comprend qu’elle ne peut plus détacher son regard de la façade de la maison d’en face, surtout d’une de ses fenêtres où un inconnu est apparu.
Avec un implacable art du récit, Margaret Oliphant fait monter l’inquiétude par des détails en apparence anodins mais qui créent un trouble, une faille dans le tissu du réel. Elle signe ici un grand texte sur le regard, celui d’une jeune fille évoluant dans un monde clos, asphyxiant, particulièrement opprimant pour les femmes. Ce regard, féminin et juvénile, a le pouvoir, dans la morosité environnante, de donner vie à d’autres mondes et de creuser des fenêtres : celles de la rêverie et du désir.