La Correspondante
Traduit de l'allemand (Suisse) par Catherine Fagnot
La Correspondante est le dernier livre publié du vivant d’Adelheid Duvanel. Inédit en français, on y retrouve, avec une force et une précision sans pareil, tout ce qui constitue la voix si singulière de l’autrice suisse : son attention aux perceptions ténues, au hors-champ, aux situations d’exclusion et aux personnages en marge, mais aussi le souffle d’un monde foisonnant d’images et traversé par le vent, la brume, le soleil, les plantes et les animaux.
Ces courts récits sont comme les éclats condensés de vies anonymes et secrètes. Ils en explorent les mystères, l’univers vibrant de craintes et de désirs. À la frontière du rêve, l’écriture sobre et intense d’Adelheid Duvanel affirme le « droit d’être inapte à la vie », étranger au monde que l’on habite pourtant.
Presse et librairies
L’écrivaine transcende la douleur par une forme de douceur, de légèreté paradoxale, une grande beauté et un art précis des images qui touchent instantanément. […] À l’envers des cartes postales, l’autrice écrit l’angoisse et l’oppression d’un pays apparemment paisible, miné par la honte du corps et un souci maladif d’ordre. Comment ne pas voir en elle une sœur de Fritz Zorn ?
Julien Burri, Le Temps, 22 avril 2025Les histoires d’Adelheid Duvanel ne s’implantent que dans des décors vagues – une rue, une maison, un tramway. Sur eux planent des astres inquiétants : une grosse lune qui tour à tour aveugle ou aspire, un soleil d’hiver dont la blancheur cruelle engloutit tout. Les paysages s’y révèlent étrangement vivants : ici « la ville courbe l’échine », là « la mer rêve le ciel », plus loin « de gros nuages noirs se cabrent ». Dans ces atmosphères mouvantes, le réel semble se décoller de lui-même, créer un léger décalage entre lui et son double rêvé.
Lanwenn Huon, Le Monde, 11 juin 2025Toutes les classes d’âge sont inventées dans le recueil, avec couleurs, formes, musiques et parfums.
Mathieu Lindon, Libération, 2 mai 2025Adelheid Duvanel était aussi peintre. On n’a jamais vu la couleur traitée par un écrivain de la sorte.
Didier Jacob, Le Nouvel Obs, 12 juin 2025