La bonne Lady Ducayne
Traduit de l'anglais par Jacques Finné
Bella est pauvre et les temps sont rudes. Pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa mère, elle se fait demoiselle de compagnie. Par quelque hasard providentiel, Bella trouve une place en or auprès d’une vieille veuve immensément riche et généreuse, la « bonne lady Ducayne ». Celle-ci vit en Italie, où Bella la suit et savoure, les premiers temps de son service, les délices d’une vie facile et heureuse. La bonne Lady n’est pas exigeante. Bella est très libre. Elle se fait des amis dans la bonne société anglaise. Mais, très progressivement, de façon inexplicable, Bella dépérit. Les lettres qu’elle envoie à sa mère témoignent de la lente mais sûre atrophie de son énergie, de son humeur teintée de mélancolie. Promenades au grand air, revitalisants, repos… Rien n’y fait. Bella se meurt alors qu’apparaissent sur ces bras des traces de morsures de moustiques aussi féroces qu’invisibles. Mais qui se cache exactement derrière la bonne Lady Ducayne et le récit auquel elle prête son nom ? Ancien régime moribond pompeur de sang d’une jeunesse laborieuse pressée de sortir de sa condition ? Lutte des classes déguisées en histoire de vampires ?
Presse et librairies
Auteure aussi originale que prolifique de romans policiers, Mary Elizabeth Braddon (1835-1915) aime cependant à flirter avec le conte, voire le fantastique, dans la tradition du courant gothique. C’est en effet, en 1896, soit un an avant le Dracula de Bram Stocker, dont elle était l’amie, une délicieuse variation sur le thème du vampirisme. Elle use d’une écriture vivante et colorée, d’un art du suspense consommé, non sans le sens de l’ironie, parfois ravageur.
Thierry Guinhut, Le Matricule des Anges n°250, février 2024