Dont Bouge
Avec Dont bouge, Christian Hubin poursuit son parcours exigeant, dans la continuité de Laps et de Maintenant.
« L’écriture de Christian Hubin ne cesse d’aller non pas vers le non sens, mais vers ce hors sens qui vibre aux lisières du sens. (Hors est également le titre d’un livre ). Elle ne cesse – et c’est son paradoxe fondateur – de s’avancer sur ce bord extrême où toute réalité nommable, délimitable disparaissant, s’entrevoit une fraction de seconde, peut-être moins, l’illimité, l’innommable du réel. Qu’elle cherche à approcher comme tel. D’où son apparente « illisibilité » pour qui s’attend à du « lisible », c’est-à-dire à du reconnaissable. La démarche est, ici, de connaissance et non de re-connaissance. »
Jacques Ancet
Presse et librairies
Une telle expérience, à peu près unique, induit chez le lecteur une attitude mentale particulière : il faut se laisser envahir par ce flux d’apparence brisée, par cette intermittence, ce chant troué de silences – jusqu’à ce que le poème agisse à notre insu, surgisse de ce qui va l’éclairer obliquement, percutant, modifiant notre rapport traditionnel au temps, à ce présent de Dont bouge. Car ledit présent est une invention de la grammaire – mais aussi un des piliers de la métaphysique, avec ses notions d’être, de présence ou d’absence, à l’étymon commun.
Pierre Romnée, Le Mensuel littéraire et poétique n° 346Avec Christian Hubin, c’est du mystère consubstantiel à la poésie qu’il s’agit, de ce qui en elle, loin de toute illusion de prise sur le monde, mine tout discours, et oblige à fréquenter les limbes du langage, comme à habiter l’intervalle entre ce qui est – veut être ou a été – et ce qui cherche à le dire. Le poème, alors, devient ce lieu d’improbable saisie où se donne à entendre un peu de l’inarticulable de cette expérience.
Richard Blin, Le Matricule des Anges n° 79