Venant
Un couple errant dans les neiges de l’hiver guette quelque chose.
Quoi ?
Quand fondent en un lent dégel les illusions de l’image et les leurres de la fiction, l’attente se révèle sans fin.
Cette unique incursion de Christian Hubin dans la prose narrative le situe, par exemple, aux côtés d’un Claude Simon.
Passé et futur s’y confondent, strates géologiques soudain dynamitées.
Reste, lancinante, incarnée par des hommes-grenouilles sur une barge descendant le fleuve, la présence, proche-lointaine, de ce qui va venir…
« Il n’y a rien a voir là-dedans », disait Rimbaud, et dans le récit de Christian Hubin, « c’est loin et on n’entend pas ». Ni voir ni entendre, mais demeurer ouvert, telle est l’injonction de l’écriture dans un monde de bruit et de fureur.
Pierre Romnée
Presse et librairies
Venant, très beau récit participe (…) de cette nettezza et pas seulement par sa brièveté, mais parce que ce travail d’épure exerce une forte emprise sur lecteur : le peu qui est dit des personnages, du paysage, des événements suffit à créer une atmosphère telle qu’a pu la retraduire André Delvaux de la nouvelle de Gracq : Le Roi Cophetua.
Ronald Klapka, Remue.netOn retrouve dans Venant, premier récit de Christian Hubin, tout ce qui fait la force de sa poésie – l’abrupt, la rétraction, le laconisme d’une violence sourde, énigmatique – mais comme ici noyé dans le faux jour de la narration. Car, ce qui touche dans cette tentative figurative, c’est tout ce qu’elle porte de non figuratif : ce passage de ce qui n’est pas dit – encore moins décrit ou raconté – mais seulement évoqué – « suggéré », dirait Mallarmé.
Jacques Ancet