Des belles et des bêtes
Une anthologie de fiancés animaux
Jean Marais a immortalisé sous ses traits la formidable stature de la Bête, dans la fameuse mise en scène de Jean Cocteau. Le scénario du film, directement issu du conte de Madame Leprince de Beaumont est, comme tous les contes, une bien vieille histoire : une histoire de métamorphose et l’une des plus répandues du répertoire indo-européen. Dans une monographie érudite de 1955, un folkloriste danois (J-Ö Swahn) fait le compte : plus de 1100 variantes de La Belle et la Bête parcourent le monde.
La tentation était grande de réunir non seulement les versions les plus représentatives de ce conte, de partir en quête de ses sources et migrations, mais aussi de le mettre en perspective avec d’autres contes à métamorphose où la bête est « une » animale (de la Chatte blanche de Madame d’Aulnoy jusqu’aux variantes les plus populaires) et le prince, un sauveur.
Cette réunion thématique, de 41 contes littéraires et populaires, nous fera remonter dans l’Antiquité, avec le conte de Psyché ; et au Moyen âge, avec le mythe de Mélusine.
L’anthologie s’accompagne d’une trentaine de photographies de belles et de bêtes éternelles : de pierre et de marbre ; et d’une dizaine de gravures du XIXe siècle.
Presse et librairies
La réussite de l’ouvrage de Fabienne Raphoz tient (…) à la richesse du thème de la métamorphose animale, mais aussi à la beauté des contes choisis, qui vont des classiques à d’autres, moins connus.
BCLF, février 2004Ceux qui étudient les contes sont peut-être à la seule recherche du plaisir de l’enfance, impunément retrouvé. C’est une des clés de la passion de Fabienne Raphoz pour ces textes aux pouvoirs mystérieux.
Isabelle Rüf, Le Temps, samedi 27 décembre 2003[…] Ce livre est un vrai cadeau, tissage à la fois sensible et savant, accessible du coup à des publics très divers. Il devrait devenir le livre de chevet de toute personne un peu intéressée par le conte et surtout curieuse des délices et malheurs de l’amour !
La Revue des livres pour enfants, n°213, novembre 2003Mais on ne sait jamais qui on aime, ce qui nous touche, ni exactement ce qu’on lit. Le grand mérite de ces contes n’est pas de le rappeler – on le savait – mais de le faire vivre.
Philippe Lançon, La Bête humaine, Libération, 13 novembre 2003Disons enfin un mot de la beauté de l’ouvrage — en utilisant ce même critère que l’éditrice met en avant pour justifier le choix des textes de ses anthologies (2003, p. 431). Le cheminement dans les contes est rythmé par les dessins de Ianna Andréadis — pour le plus grand plaisir visuel du lecteur, qui ne quitte ainsi jamais les oiseaux des yeux de l’âme comme du corps
Emmanuelle Sempère, Féeries 9, 2012