Parce que l’oiseau

Janvier 2018

192 pages

Biophilia

978-2-7143-1195-5

15 €

« J’ai “réfugié” mon pays natal du Faucigny entre deux petites départementales peu fréquentées des Causses du Quercy, dans une de ces maisons sorties d’une vie antérieure et qui vous dit : “c’est ici ”. Au moment précis où je commence ce livre, le 30 juin, 9h38, un Troglodyte mignon est à peu près le seul de sa classe à percer le silence. Son chant, qui alterne les modes majeur et mineur, est rythmé par les gouttes d’une pluie continue dont le timbre varie selon leur densité et le support qui les accueille, feuilles de frêne ou de tilleul, gravier, friche, vitre ; variations que le petit enregistreur peine à distinguer, chaque goutte d’eau, tombant sur la bonnette, ayant plutôt tendance à exploser dans l’oreille en mini-grenade sans subtilité sonore à l’échelle du tympan. (…) »

Voici une “ballade” au bois, mais pas seulement, qu’une ornithophile consacre aux oiseaux, mais pas qu’à eux, où il sera question de grillons des bois ou d’Italie, d’oiseaux de paradis, de dodos, mais aussi des hôtes singuliers du Colombier : Lady Hulotte, Front-Blanc, Tête-noire et quelques autres.

Fabienne Raphoz

Fabienne Raphoz est née en 1961 en Haute-Savoie, elle a passé son enfance et son adolescence en Bretagne ; elle vit depuis quelques années sur les Causses du Quercy. Elle publie ses livres de poésie aux éditions Héros-Limite de Genève, ses carnets de terrain et anthologies chez Corti. S’il fallait qu’elle résume son travail d’écrivaine et de poète, elle pourrait dire comme Henry Beston, « La Nature, voilà mon pays », ou rappeler le titre qu’elle a retenu pour un texte publié dans la revue Po&sie : « Parce que le vivant, le poème ». En savoir plus.

Presse et librairies

Lecteurs ! Lisez Parce que l’oiseau et, de temps en temps, levez les yeux vers le ciel, saluez les oiseaux, aimez-les passionnément. Alors vous viendront de hautes pensées « selon un mouvement naturel qui transforme une vision concrète en pensée abstraite »…`

Sylvain Tesson, Lire, mai 2017

L’oiseau est un éternel migrant auquel l’homme tend ses filets. Parce qu’il fait la bête. L’hécatombe se poursuit. Quelle est la politique visant l’accueil de nos frères les oiseaux, qui sont aussi nos ancêtres et nos enfants ? Vers quel tribunal international se tourner ? La poésie postule un geste éthique qui garde le monde ouvert, parce que l’oiseau se joue des frontières.

Aurélie Foglia, “La Raison de l’oiseau", Poezibao

Toujours éveillé, le lecteur de Parce que l’oiseau suit les voyages de l’ornithophile, voyages autour de sa maison ou dans les forêts lointaines. Avec jubilation.

Tristan Hordé, Sitaudis, 22 janvier 2018

Nul besoin de connaître les oiseaux pour pénétrer dans l’univers à plumes de Fabienne Raphoz.

Frédérique Roussel, Libération

La forme du carnet ou celle du journal permet d’accompagner le rythme du temps, la chaleur de l’été, les pluies d’automne, et d’être attentif aux venues et aux disparitions, aux migrations et aux retours : c’est une forme ouverte, celle de la touche et de la notation, qui permet de mêler librement la sensation vécue et le souvenir de lecture, de marier de manière sensible allant du corps et mouvement de l’esprit ou de la langue, autant dire de concilier balade et ballade, dans une langue inventive et soucieuse de nommer justement des figures rétives (jubilation de la taxinomie, plaisir des listes). Entre l’essai et la poésie, la description naturaliste et la méditation linguistique, le livre invente en somme une ligne traversière, qui tente de trouver un équilibre toujours fragile pour habiter ce monde.

Laurent Demanze, Diacritik, 4 janvier 2018

De l’intrication de la réalité et du savoir, Fabienne Raphoz fait une connaissance nouvelle, qu’elle bat en poésie comme on bat les œufs en neige.

Martine Courtois

Jubilatoire. Tel est le qualificatif qui me vient spontanément à l’esprit en lisant en écrivant à partir et autour des « carnets d’été d’une ornithophile » « Parce que l’oiseau ». L’ornithophile (à ne pas confondre avec l’ornithologue), c’est Fabienne Raphoz, dont je suis de tout temps une lectrice assidue et admirative. Parce que l’oiseau, justement. Dont elle parle si bien, en poésie ou en prose. Et, à chaque lecture, c’est la jubilation qui domine. Une jubilation communicative qui est d’abord celle de la poète (…).

Angèle Paoli, Terres de femmes — Source

Conscience de la mort, toujours, et de la responsabilité du vivant envers le vivant autre :
« … et peut-être que je n’écris que pour me rapprocher un peu plus d’« eux », c’est-à-dire de toi, sachant que tu resteras toujours à distance que tu parles « ma » langue ou que tu sois, apparemment, muet. »
Il me semble que c’est la définition même de l’amour.

Isabelle Baladine Howald, Poezibao, 17 mars 2018

Comme tou­jours avec Fabienne Raphoz, l’écriture atteint le dépla­ce­ment des don­nées immé­diates de la conscience et de la per­cep­tion sans que pour autant la poé­tesse ne joue à la vision­naire. Elle se veut plu­tôt sour­cière avec la seule arme qui reste : le lan­gage dans la confron­ta­tion com­mu­ni­cante avec l’émotion.

Jean-Paul Gavard-Perret, Le Littéraire, 17 décembre 2017