De l’air porteur
Traduction de Martin Richet.
Nous proposons aujourd’hui une première traversée chronologique des poèmes de Larry Eigner établie à partir partir de ses Collected Poems, édités par Robert Grenier et Curtis Faville, parus chez University of Stanford Press en 2010. Nous avons autant que possible respecté leurs leçons et principes : la fidélité aux manuscrits et à la « calligraphie mécanique » de l’auteur.
Parce que toute la page compte : deux doigts, index et pouce de la main droite, énoncent un monde de découverte et de perception, une grammaire de l’attention, dans le temps de la pensée, mécanique dansée d’une écologie fractale, d’une physique pour la poésie.
Parce que le signe, ici, est naissance la chose, vie d’un corps né sur la page, né de la page elle-même. De la page blanche passée au noir de la machine à écrire.
Larry Eigner, à la suite de Charles Olson et de son manifeste du vers projectif, comprend pleinement la puissance syntaxique de l’organisation spatiale du signe noir dans l’espace blanc. Les mots s’alignent, s’empilent, se s’entrechoquent, se sillonnent, se contrent, se déploient, comme les merles que l’auteur entend et voit sur fond de neige par sa fenêtre. Les mots se déploient sur la page comme les êtres dans le monde, « dans l’air porteur ».
Martin Richet
Presse et librairies
La poésie de Larry Eigner, dans ses formes discrètes mais profondément originales est de celles après lesquelles, comme le disait William Carlos Williams, « les œuvres du passé semblent démodées » […] Et c’est sublime !
La poésie de Larry Eigner, dans ses formes discrètes mais profondément originales est de celles après lesquelles, comme le disait William Carlos Williams, « les œuvres du passé semblent démodées » […] Et c’est sublime ! — Source