Ce qui est
De Personne à Ce qui est, l’écriture de Christian Hubin s’est de plus en plus tournée vers l’infime, vers la limite toujours repoussée du visible et du dicible, saisissant « Comme/ l’extrême/ entre/ les lamelles ». Le sujet de l’énonciation a presque disparu, ne demeurant que ça et là sous la forme d’un on percevant les phénomènes : « on entend », « on voit », « on sent » (…) car les phénomènes sont si imperceptibles qu’ils ne peuvent être appréhendés que dans le plus grand effacement (…).
Dépouillé de son moi, le poète recueille les signes ténus de « ce qui est » dans « une sorte d’étonnement primitif que les choses se tiennent là… »
Presse et librairies
Dans Ce qui est, le premier recenseur d’instants recueille les minéraux précieux éparpillés à la surface de la terre. Il fait une demande au ciel. Il écrit l’impossible exil, la fine crevasse qui nous sépare de l’infini. Il est cette poussière où résonne ce qu’elle ne touche pas.
Le Soir, 24 avril 1996Son livre est une pluie d’événements et d’avènements prismatiques de et dans l’être (mis entre parenthèses) et la perception (de la chose elle-même), un relevé d’oscillations, de séismes, d’éclipses et de cillements. Ce récit chanté, rythmé, entrecoupé, repris, comme un journal, d’une traversée, d’aventures, est le roman phénoménologique et rebondissant d’un sujet sans « moi ».
François Huglo, Le Mensuel littéraire et poétique, N°236Ce qui est nous fait entendre une parole sans concession, une musique de l’extrême dans le quotidien. Cette poésie nue, violente, qui ne cesse d’aller vers l’expression la plus réduite, dévoile une étrangeté du familier qui saisira le lecteur ouvert aux écritures originales.
Marie-Claire Bancquart, Le Nouveau recueil, juin 1996Pur surgissement, le poème restitue une sorte de fraîcheur, entre herbe et air ; il entoure les choses les plus ordinaires d’un halo d’étrangeté.
Le Monde, 23 février 1996