Azul
suivi d'un choix de textes
Traduit de l'espagnol (Nicaragua) par Jean-Luc Lacarrière
En 1888, Darío publie à Valparaíso son livre Azul qui le rend vite célèbre dans les milieux artistiques du continent. Darío arrive à détourner la langue espagnole, à lui donner une sonorité nouvelle et des aspects encore inconnus. Il chante le Monde mais en saisit aussi la cruauté et les troubles, il sait dire comme personne la beauté en construction et les rêves qui accompagnent un univers résolument tourné vers l’avenir. La modernité de Darío a consisté à dynamiser une langue alors engourdie, comme repliée sur sa tradition et enfermée dans son passé, et à la mettre au service d’une mentalité qui a su saisir la complexité de l’homme contemporain. Venu du plus profond des terres oubliées de tous, il élabore l’œuvre littéraire en espagnol la plus cosmopolite et la plus ouverte de son époque. Ses textes et son destin présentent une même fermeté et une intensité comparable.
Philippe Ollé-Laprune