Aventures du Baron de Münchhausen
Traduit par Théophile Gautier.
Illustré par Gustave Doré et préfacé par André Tissier
Karl Friedrich Hiéronymus, baron de Münchhausen, a bel et bien existé ( 1720-1797). Officier allemand à la solde des Russes, il combattit les Turcs en 1740. Certainement nostalgique de ses exploits, il s’amusa à les raconter avec force dithyrambes à ses amis.
La faconde du baron serait certainement morte avec lui si un premier écrivain, Rudolph Erich Raspe, n’avait recueilli puis ordonné tous ces récits publiés en anglais en 1785. C’est ensuite à l’écrivain allemand Gottfried Bürger qu’on doit, plus qu’une traduction, un remaniement de ces histoires. Elles paraissent en 1786.
À la faveur d’un style qui jongle avec la satire, s’égare dans le truculent et frise même la veine poétique, Bürger a donné au héros pittoresque une personnalité littéraire que n’a pas démentie la postérité (jusqu’au grand écran).
Si certains thèmes retranscrits ou rajoutés par l’auteur appartiennent à l’imaginaire collectif qui le précède depuis l’antiquité (comme entre autres, L’histoire véritable de Lucien ou le conte des Trois doués), la figure du héros se sauvant d’un marécage en se tirant les cheveux, attachant son cheval à ce qu’il croit être un tronc d’arbre mais se révèle un clocher, risquant sa vie pour une bouteille de vin, découvrant le crâne ouvert d’un buveur invétéré, … , n’a pris les traits que du seul Münchhausen.
La traduction de Théophile Gautier fils n’a pas pris une ride. Il lui manquait néanmoins – omission certainement volontaire pour ne pas choquer ses contemporains – l’épisode de l’autre moitié du cheval – coupé en deux – et d’importants détails relatifs à la naissance probable d’un partisan qui prit la parole en l’absence du baron. On les trouvera ici. En dire plus serait les déflorer.