Aventures du Baron de Münchhausen
À la faveur d’un style qui jongle avec la satire, s’égare dans le truculent et frise même la veine poétique, Bürger a donné au héros pittoresque une personnalité littéraire inégalée. La figure du héros chevauchant un boulet de canon, se sauvant d’un marécage en se tirant les cheveux, attachant son cheval à ce qu’il croit être un tronc d’arbre mais se révèle un clocher, appartient désormais à l’imaginaire collectif.
Si la traduction de Théophile Gautier fils n’a pas pris une ride, il lui manquait néanmoins l’épisode de l’autre moitié du cheval coupé en deux ainsi que d’autres détails importants que cette édition, publiée pour la première fois en 1998, restitue. Cette nouvelle édition est par ailleurs augmentée d’une préface inédite de Pierre Senges.
« S’il est à la fois (c’est-à-dire en même temps) aventurier et fanfaron, Münchhausen convoque l’ailleurs ici et vice-versa, ce qui l’oblige à confondre avec gentillesse le passé et le présent : quand il chevauche son boulet de canon, il est déjà occupé à servir aux oiseaux de passage l’histoire du baron accroché au boulet : il brode, il exagère, et comme les faits sont en train de s’accomplir, il en profite pour les monter en épingle. » Pierre Senges
Aventures du Baron de Münchhausen a été publié une première fois chez Corti en 1998 dans la collection Merveilleux.