Angleterre, une fable
Angleterre nous raconte la vie quotidienne d’une troupe de théâtre, celle du Great Will, ses grandeurs et ses misères, ses moments de joie intense et ses phases de découragement. Une multitude de personnages le traversent, de l’excentrique Comte Lord Axel approvisionné en drogue par un Russe incorporé à la troupe mais qui n’a rien de la noblesse d’un Capitaine Fracasse, à Sir Gielgud, le régisseur qui tient la chronique de la troupe. Ils partent jouer aux quatre coins du monde, l’Amérique, les îles, dont celle du Waichai, au sud de la Terre de Feu, où Shakespeare va chercher le nom de son destin.
Mais ce n’est pas là tout l’intérêt de ce roman. Il passe dans Angleterre, le souffle d’une écriture puissante, qui traverse les genres et les époques et mêle avec bonheur les personnages réels tels que Shakespeare, la mécène Lady Ottoline, qui fit partie des proches de Virginia Woolf et de son cercle de Bloomsbury, et fictifs tels que la Comtesse de Broadback qui dédie sa vie à Shakespeare, propriétaire et administratrice de la troupe The Great Will, qu’elle emmène contre vents et marées, au sens propre du terme, aux quatre coins du monde sur le bateau de la Compagnie Almighthy World. Brizuela évite l’écueil du roman historique, car Angleterre est aussi et surtout une fable, en toute liberté.
Ce roman magnifique de Leopoldo Brizuela a obtenu le Prix Clarin du roman en 1999.
Presse et librairies
« Angleterre, une fable », roman plein de fougue de l’Argentin Leopoldo Brizuela, est une étreinte passionnée du monde, de la langue et des grandes œuvres littéraires qui les inventent.
Fabienne Dumontet, Le Monde des livres, 17 décembre 2004À travers des siècles pourtant bien éloignés de ce début de millénaire, ce sont les interrogations profondes de chaque être humain qui jaillissent de ces très belles pages de la littérature sud américaine, décidément foisonnante pour notre plus grand bonheur. Leerlo o no leerlo ? La réponse est évidente : il faut lire ce roman de Léopoldo Brizuela.
Alain Valadon, Espaces Latinos n° 219, janvier 2005« Angleterre » est une fable étrange, riche de significations multiples, y compris sur le plan politique puisque cet îlot rocheux sur lequel un romancier argentin fait échouer une troupe anglaise n’est pas très éloigné des îles malouines.
Revue de la rentrée littéraire Fnac, 2004Sous-titré « une fable », « Angleterre » (« Inglaterra, una fabula ») est sans doute plus que cela, un poème qui s’acharne, – même si le Great Will vogue vers « la plus singulière des catastrophes » –, à conserver foi en ces passeurs qui mettent en mots des histoires « s’apparentant à l’une ou l’autre des images qui incarnent la Parole de Dieu : alors seulement nos limites cessent d’être le vide pour se convertir en un silence qu’auscultera le poète qui viendra après nous ».
Laurent Nicolet, Le Temps, samedi 11 septembre 2004