Une pluie d’oiseaux

Janvier 2022

384 pages

Biophilia

978-2-7143-1278-5

23 €

Nous sommes attachés aux oiseaux, depuis longtemps et par des liens de toutes sortes : par l’émerveillement, la curiosité, la chasse, les rites… Par la langue aussi, car la virtuosité des oiseaux et leur façon d’enchanter les paysages posent aux hommes la question de leurs propres langages, de ce que leur parole à eux sait déposer de bien dans le monde. L’histoire de la poésie est d’ailleurs en grande partie consacrée à dire et entretenir ces attachements.

Or voici que les oiseaux tombent, comme une pluie. En quinze ans, près d’un tiers des oiseaux ont disparu de nos milieux. On les entend mal. Ils se remplissent de virus, de plastique et de mauvaises nouvelles. Les comportements se dérèglent, et eux qui étaient les horlogers du ciel sont à leur tour déboussolés… Alors on tend l’oreille, on essaie de traduire les alertes et d’écouter mieux.

Ce livre explore la force de ces attachements, et pense ce nouveau rendez-vous que nous avons avec les oiseaux, à présent qu’ils disparaissent. Il réfléchit à ce que c’est que se suspendre à ce qui tombe, à la manière dont cela fait tenir autrement au monde.

Il pose aussi qu’écouter mieux, cela engage notre parole et le soin que l’on saura prendre à nos propres phrases. Il tente donc de nouvelles manières de parler nature, par temps d’extinction : des manières d’exercer nos responsabilités de vivants parlants au beau milieu des paysages, avec des oiseaux à l’esprit, à l’oreille, dans la vue : avec des oiseaux plein la voix.

Marielle Macé

Marielle Macé (ancienne élève de l’ENS et docteure en littérature française) est directrice de recherches au CNRS. Elle enseigne la littérature à l’EHESS. Elle travaille notamment sur les solidarités entre la poésie et une anthropologie élargie aux choses, aux environnements, aux communs, aux plantes et aux animaux. En savoir plus.

Presse et librairies

Une pluie d’oiseaux : remarquable et solide concré­tion d’innombrables écrits et poèmes sur les oiseaux. « Car ce retour des oiseaux dans notre attention et dans nos inquiétudes parle d’évidence de la situation aujourd’hui faite aux vivants et à leur condition d’existence ; il parle de notre monde abîmé, il parle pour no­tre monde abîmé : les oiseaux, leur voix et no­tre écoute, la façon que l’on a d’en répondre, cela regarde le monde commun, celui auquel on voudrait commencer à tenir. »

Frédérique Roussel, Libération, 12 mai 2022

Un essai sur les oiseaux qui se transforme presque malgré lui (ou plutôt « avec » les oiseaux) en un essai sur la poésie. Mirabile lectu (merveilleux à lire).

Amandine Gouttefarde-Rousseau, Acta Fabula, juin-juillet 2022

[…] trouver non des remèdes mais des issues, des forces d’accompagnement, des solidarités d’écriture pour refaire monde commun, et constituer une expérience en partage avec les oiseaux.

Laurent Demanze, AOC, 7 juillet 2022

Très riche, l’ouvrage impressionne par l’étendue du corpus qu’il convoque et par l’érudition dont il témoigne – mais une érudition toujours joyeuse et qui, fortement pensante, jamais cependant ne pèse, car, savante, elle se double de ce que Pessoa appelait une « érudition de la sensibilité ». Et si les considérations d’ordre philosophique abondent dans l’essai, elles n’y sont jamais assénées comme des thèses, mais à la façon infuse souhaitée par Mallarmé pour le poème.

Jean-Claude Pinson, Sitaudis, 3 juillet 2022

Un essai lumineux.

Isabelle Rüf, Le Temps, 4 juin 2022

Une belle expérience bachelardienne qui restitue le pouvoir des mots et de la nature.

Marie Fouquet, LivresHebdo, 9 mai 2022

Les poètes ont toujours couru après les oiseaux. Et maintenant que les oiseaux nous disent qu’ils se taisent ? On tend l’oreille avec Marielle Macé, pour une nouvelle écologie du poème.

Manou Farine, Poésie et ainsi de suite, France culture, 27 août 2023

C’est un véritable « rendez-vous », nous dit Marielle Macé, que la poésie a depuis toujours avec les oiseaux ; la poésie comprise au sens lyrique, celle qui veut chanter et mettre du chant dans le monde. Car le poème reçoit ce chant des oiseaux, depuis les oiseaux, qui apparaissent comme les locuteurs de la nature, capables de soulever un éloge global du monde.

Marie Sorbier, Affaire en cours, France culture, 20 octobre 2021