Transfigurations
Transfigurations s’inscrit dans une longue suite de textes qui, depuis Miroir de Léda (1971) et Marinus et Marina (1979), s’efforcent de cerner les expressions toutes charnelles de l’aventure spirituelle portée à l’incandescence de l’excès – dans l’épreuve du martyre, de la stigmatisation, de la déréalisation amoureuse. Les récits ici réunis cherchent à dire l’association irréductible du sexuel et du spirituel aux plus hauts degrés de l’amour. Ils expriment, sur le terrain de l’imaginaire, le désir, jamais réduit, jamais évacué, d’affirmer l’unité de l’être par-delà la dichotomie chrétienne de l’âme et du corps. Il est dit ici, et l’on voudrait pouvoir le croire sans repentir, que dans quelques états marginaux d’une hauteur exceptionnelle, la sphère érotique et la sphère mystique coïncident exactement.
La dédicace de Claude Louis-Combet pour Radio France :
« Au cœur de chacun des récits qui composent ce recueil, j’ai convoqué quelques figures, entre rêve et réalité, entre légende et fable, pour illustrer et défendre une certaine idée, passablement hérétique, de la mystique comme exaltation du désir (charnel) et de la douleur. Figures de martyrs, de stigmatisées, d’amants délirants, inaugurées par celle d’une strip-teaseuse de génie offerte à corps perdu, à âme rendue. En vérité, ces histoires n’ont rien à démontrer. Elles n’expliquent ni ne justifient rien. Elle se contentent de dire, en toute justesse de langue, la troublante conjonction de l’érotique et du sacré, de la souffrance et du plaisir, de l’abandon au désir et de la perte de soi. »
Presse et librairies
Si Claude Louis-Combet révèle ô combien énergies irrationnelles et pulsions dévastatrices poussent nos petits corps machines dans leurs retranchements les plus mystérieux, anfractuosités où les actes charrient le sublime, c’est qu’il y a sans doute en l’auteur une envie vivace de réhabiliter le corps comme vecteur de communication et de spiritualité.
Philippe Beer-Gabel, Sitartmag, janvier 2003Le talent de l’auteur, au-delà des normes de la morale, montre par la maîtrise de son style, le souffle de sa phrase et l’analyse de la complexité humaine qu’il est une beauté dans la monstruosité même, à l’œuvre dans ces phénomènes de transfiguration de l’homme en bête métaphysique.
Anne Thébaud, La Quinzaine Littéraire, 1/15 décembre 2002À qui voudrait découvrir l’œuvre de Claude Louis-Combet, la lecture des cinq nouvelles que regroupe Transfigurations serait une excellente initiation. Même mieux, un baptême, une immersion dans un univers hypnotique hanté par la misère des corps que tourmentent la tentation, comme par les figures de la sainteté en proie aux affres du désir.
Richard Blin, Le Matricule des Anges, novembre-décembre 2002